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19-12-2023 
			
			
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https://www.habiter-autrement.org/ > Genre-Habitat Sexué 
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Femmes
        et Ville  
 Ville de Montréal 
Anne MICHAUD - Québec   
L’expérience de la Commission Femmes et ville de la 
Ville de Québec vue de l’intérieur 
https://www.erudit.org/fr/revues/rf/1997-v10-n2-rf1656/057943ar/    
         www.cafsu.qc.ca/membres.htm 
         
         
        1. Genre et mobilité / Montréal
        
 
A Montréal, les évaluations ont permis
        d’arriver à la conclusion que les femmes représentaient grosso modo
        de 30 à 40% des personnes itinérantes. Ceci déterminé, on a établi
        une corrélation entre la proportion d’itinérantes et les ressources
        disponibles. La recherche exploratoire a permis de constater un déséquilibre
        important entre les ressources destinées aux femmes itinérantes et
        celles destinées aux hommes itinérants. Elles a aussi permis une prise
        de conscience : les itinérantes et itinérants n’ont pas nécessairement
        besoin du même type de ressources. Une stratégie de redressement sera
        mise en place. Dans un premier temps, on veillera à répondre aux
        urgences, dans un second on ajustera les ressources en conséquence. 
         
         
        
        Synthèse du «guide d’enquête sur la sécurité des femmes en
        ville » 
         
        Depuis 1989, au moyen du dossier Femmes et Ville, la ville de Montréal
        a entrepris des actions visant l’amélioration de la qualité de vie
        des Montréalaises. La sécurité des femmes dans les lieux publics a
        particulièrement retenu l’attention des divers services municipaux. 
         
        En juin 1992, la ville s’est associée à plusieurs groupes de femmes
        organismes communautaires et institutions publiques pour fonder le CAFSU
        (Comité d’action femmes et sécurité urbaine). L’objectif en est
        de promouvoir la sécurité des femmes dans la région de Montréal. 
         
        Ces expériences et les conclusions des divers travaux peuvent servir
        utilement de modèle à d’autres contrées. 
         
        L’environnement sécuritaire selon les femmes permet : 
        - de savoir où l’on est et où l’on va 
        - de voir et être vue 
        - d’entendre et être entendue 
        - de pouvoir s’échapper 
        - d’obtenir du secours 
         
        A partir d’un guide d’enquête (novembre 1993), résultat du
        projet-pilote mené par le Service des loisirs, des parcs et du développement
        communautaire de la ville de Montréal, il est possible d’analyser son
        propre quartier ou environnement afin de faire des suggestions d’amélioration. 
         
         
        Pour dépasser le seuil des impressions générales, les facteurs de
        l’environnement à considérer sont par exemple : 
        - la signalisation 
        - l’éclairage 
        - les cachettes 
        - les prévisions de déplacement 
        - l’achalandage 
        - l’obtention de secours 
        - l’entretien 
        - l’aménagement 
         
        Sous l’appellation globale ou initiale de « marche exploratoire »,
        une intéressante méthode de réunion, d’analyse, d’action est décrite
        avec fiches détaillées, démarches et lettres types, adresses des
        organisations à contacter. Les démarches écrites ou orales
        s’adressent aussi bien aux citoyens (suggestions d’aménagement
        externe : tags, fenêtres cassées…) qu’aux pouvoirs publics. 
         
         Ce guide peut être
        utilisé pour l’amélioration de la sécurité des lieux publics tels : 
        -les rues résidentielles et commerçantes, les ruelles 
        -les stationnements 
        -les viaducs 
        -les parcs, les sentiers piétonniers 
        -les arrêts d’autobus, les stations de métro 
        -les édifices publics 
        soit tous les endroits où on ne se sent pas l’aise pour circuler. 
         
        Ce guide a servi à la réalisation de centaines de marches
        exploratoires dans la ville de Montréal. Le but est de vivre dans un
        environnement propre et accueillant, il passe par le fait « d’agir
        ensemble ». 
         
        Acquis : 
         - ampagnes de sensibilisation 
        - Intégrer les critères
        d’aménagement sécuritaire à la rénovation des sorties et abords
        des stations de métro. Les sorties des métros montréalais avec façades
        vitrées assurent une visibilité et un sentiment de sécurité accrus
        pour qui y entre et en sort, surtout le soir 
        - Actions régionales ont abouti au service de descente « entre deux
        arrêts » de la STCUM, suite à la demande de groupes de femmes.
        Ce service permet aux femmes et aux filles de descendre entre deux arrêts
        en soirée afin de se rapprocher de leur destination. 
        - Développement des relations internationales en matière de sécurité
        des femmes : Montréal comme chef de file, séminaire international
        en 2002. 
         
        
        Responsable programme Femmes et ville : Anne Michaud, 333 rue
        Saint-Antoine Est, Bureau 212A, Montréal, Québec, H2X 1R9 courriel :
        
        anmicho@ville.montreal.qc.ca  
         
        Conclusions et suggestions – éléments de synthèse
        et de conseils : 
        - Rendre la ville plus sécuritaire pour les femmes, c’est aussi
        rendre la ville plus sécuritaire pour l’ensemble de la population. 
         
        - Il importe de travailler avec les pouvoirs publics afin que les futurs
        et présents aménagements tiennent compte des éléments révélés
        importants lors d’évaluations, appels d’offres, octrois de
        contrats, etc. Importance de la conscientisation du personnel municipal
        qui participe à l’entretien de la ville 
         
        -  Les principes de l’aménagement sécuritaire ont été développés
        dans plusieurs villes canadiennes (Toronto, Ottawa) à partir des
        facteurs ayant une incidence sur la sécurité et le sentiment d’insécurité
        des femmes. Voir guides d’aménagement sécuritaire (stationnements et
        ensembles résidentiels). 
        - Mobiliser les institutions ainsi que les diverses communautés, les
        quartiers et voisinages face à la problématique de la sécurité des
        femmes en milieu urbain. 
        - Après la campagne « J’accuse la peur «   ,
        le Cafsu crée un précédent dans domaine de la sécurité des femmes
        en milieu urbain par le fait qu’il réalise une alliance entre
        des groupes de femmes, d’organismes communautaires et d’institutions
        publiques. 
        - Inciter les hommes à assumer leurs responsabilités et agir contre la
        violence masculine exercée à l’endroit des femmes. 
        - Combattre la violence en commençant par la prévenir, comme les
        incendies. Il faut instruire les enfants, mobiliser la population,
        inciter les femmes à marcher en groupes dans les parcs, occuper les
        espaces publics, briser les préjugés (une femme de bonnes mœurs ne se
        promène pas seule la nuit dans les parcs). Exemple de défi idéal à
        atteindre: qu’une femme puisse faire de la méditation seule dans un
        parc au clair de lune. 
         
        - Plutôt que d’institutionnaliser la sécurité urbaine, la remettre
        entre les mains des gens du quartier. Que les journaux locaux et les
        radios communautaires parlent des actions menées pour donner aux résidents
        le goût de s’engager personnellement. 
        - La société n’enseigne pas le respect de l’autre et la violence
        ne peut que s’intensifier si l’on ne modifie pas le système social
        que les femmes doivent contribuer à changer de l’intérieur. 
        - Faciliter l’intégration des immigrantes et rechercher les affinités
        entre les femmes. 
        - Se faire connaître de son entourage et établir une surveillance
        entre les voisins avec qui on se lie plus difficilement dans les grandes
        villes qu’en banlieue. 
        - Former un réseau d’entraide entre gens du quartier. Travailler de
        concert avec la police pour redonner confiance dans ses services. 
        - Développement d’un sentiment d’appartenance à leur quartier. 
        - Publication par un groupe d’hommes d’un dépliant à l’intention
        des hommes sur les moyens de contrer la violence. 
        - Instaurer des patrouilles
        d’agentes de police comme cela se
        fait au Brésil. 
        -  Une association de Toronto suggère un couvre-feu imposé aux hommes
        certains soirs afin de permettre aux femmes de sortir en toute sécurité,
        l’aménagement de parcs conçus à l’usage des femmes ou des hommes
        accompagnés de femmes. Faut-il aller jusque là ? Pourquoi pas… 
         
        - Transformer les mentalités afin d’éliminer la violence sous toutes
        ses formes. Ceci permettrait d’éviter diverses mesures. Eduquer les
        garçons sur le problème de la sécurité des femmes. 
        - Encourager la mixité des groupes, les alliances entre les hommes et
        les femmes ou les groupes qui les représentent. 
        - Sévérité des peines en cas d’agression sexuelle, insistance sur
        leur caractère criminel dans les campagnes publicitaires. 
        - Les femmes doivent s’intégrer aux structures politiques pour une
        plus juste représentativité. 
        - Participation des femmes et des filles à des cours d’autodéfense. 
         
        Moyens à retenir et à préconiser : 
        - Les marches exploratoires responsabilisent citoyens et pouvoirs
        publics (accompagnées idéalement d’un(e) policier(e) 
        - 60.000 dépliants, 6.000 affiches dans métro, municipalités, palais
        de justice, sûreté du Québec, journalistes, participants d’ « agir
        pour une ville sans peur », abribus. Bon moyen de conscientisation
        et, idéalement, de responsabilisation. 
        - Commerçants secours : réseau de commerçants conscientisés,
        apposant une affichette signifiant qu’ils soutiennent et accueillent
        toute femme en situation d’insécurité ou d’agression dans la rue.
         
        - Les femmes ne peuvent changer les hommes. Seulement, faire alliance avec
        eux. 
        Echanger, véritablement. 
        - C’est à chaque personne de veiller à sa propre transformation.
         
        - Si, dans les messages télévisés, on mettait l’accent sur le respect
        comme valeur, on en verrait les résultats positifs.
         
        - En  guise de clin d’œil,
        on peut se demander si, pour cause de non respect du plein droit d’accès
        des femmes aux espaces publics (sécurité), les citoyennes ne devraient
        pas suivre la suggestion de ne pas payer leurs taxes municipales. 
         
         
        Documents : 
        CAFSU répertoire des activités montréalaises « Agir
        ensemble pour la sécurité des femmes » 
        Plus de 100 initiatives répertoriées organisées par divers organismes
        montréalais. 
        Une ville à la mesure des femmes. Le rôle des municipalités dans
        l’atteinte de l’objectif d’égalité entre hommes et femmes.
        Femmes et ville. Montréal. Octobre 1997. 
        Agir pour une ville sans peur. Actes du forum. Montréal. Novembre 1993. 
        Guide d’enquête sur la sécurité des femmes en ville. Ville de Montréal.
        Novembre 1993. 
         
        
        2. Rapport de la commission consultative Femmes et ville - Québec 
        Le département québécois de la sécurité des femmes a réalisé le
        programme « Aux portes des cités sûres » de 1992 à 1994.
        L’objectif était d’instaurer une collaboration entre les groupes féministes
        et les responsables municipaux. 
        Suite aux enquêtes et actions menées auprès des femmes à Québec même
        ou  dans les villes
        environnantes, « aux portes des cités sûres », il ressort
        que : 
         
        
        L’insécurité augmente dans les endroits trop ou trop peu fréquentés. 
         
        
        Solutions proposées : 
        - Améliorer l’éclairage. 
        - Installation de téléphones d’urgence avec une attention particulière
        pour les malentendants qui ne peuvent les utiliser. 
        - Il importe de veiller à maintenir ou instaurer une diversité de
        population (différents revenus, types de population…) 
        - On souligne l’importance d’affecter les mêmes policiers à un
        quartier (connaissance de la population) et de veiller à l’aspect préventif
        et éducatif de leur travail. 
        -  Il est proposé de mener des campagnes de sensibilisation au civisme
        en insistant sur le respect : - des piétons- de la propriété –
        de la quiétude des habitants – de la propreté. 
         
        Soulignons que trois femmes sur cinq ne se plaignent pas des agressions
        qu’elles subissent ! D’où l’importance de l’écoute et de
        l’attention à ces plaintes pour ne pas provoquer d’autres problèmes
        (crainte, agressivité, rancœur…). 
         
        En ce qui concerne la sécurité dans les transports en commun à
        développer : 
        - Signaler par des affiches voyantes dans les transports en commun qu’il
        est interdit de harceler. 
        - Installer un dispositif d’alarme permettant d’entrer en contact avec
        le chauffeur pour signaler une agression dans le transport en commun
        (existe dans le métro de Toronto). 
        - Installer un dispositif de plainte dans les bureaux administratifs des
        stations de transport, inciter à les contacter pour dissuader les
        agresseurs potentiels. 
        - Instaurer un poste de responsable à la sécurité féminine à la ville
        (commune) 
        - Etablir une formation à l’attention des chauffeurs de taxis et aussi
        pour les conducteurs des transports en commun afin qu’ils soient des
        relais et des aides potentiels pour les victimes d’agression. 
        - Accorder une attention particulière à la vitesse de conduite, de
        freinage, attendre que les personnes âgées soient assises pour démarrer. 
        - Multiplier les barres d’appuis dans les transports. 
        - Attention particulière aux poussettes, voitures d’enfants. 
        - Développer un réseau de coopératives de voitures (car sharing) comme
        cela existe dans certaines villes (Allemagne, Suisse…) 
         
        Cyclisme, piétons : 
         
         - Développer l’usage du cyclisme et favoriser les piétons au
        centre des villes, diminuer le nombre de voitures. 
        - Installer des parkings pour vélos sécurisés (nombreux vols) 
        - Allonger le temps de passage pour les piétons aux passages réservés
        à cet effet 
        Les automobilistes ne respectent pas nécessairement ces passages, ils
        ne sont pas donc pas sécurisés, contrairement à ce que l’on peut
        croire. 
        - Installer des bancs plus nombreux aux abribus notamment. 
        - Eclairer les abribus. 
        - Les situer dans des endroits fréquentés, de même pour les terminus
        des transports le plus souvent déserts, donc insécurisants. 
        - Développer le système de couplage bus ou métro + taxis (appel par le
        chauffeur du transport en commun). En 1996, le développement québeccois
        de la sécurité des femmes a conçu et implanté le projet Taxi Plus à
        Granby. Ce projet a mobilisé 60% des chauffeurs de taxi et de
        nombreuses ressources de la municipalité. Les chauffeurs ont reçu une
        formation visant à apporter une attention particulière à la sécurité
        des femmes dans les rues et interviennent en cas de besoin. 
        - Faire en sorte que les taxis soient clairement identifiables, même de
        l’intérieur (plaque libellant l’identité, le numéro). 
        - Veiller à ce que les policiers circulent à pied ou en vélo (plus de
        proximité, d’accessibilité). 
        - Regrouper les services directs à la population. Les femmes ont
        souligné combien il serait intéressant que les services qui les
        touchent directement soient regroupés et administrés par la Ville,
        comme les écoles, les services de garde, les logements sociaux ou les
        programmes d’habitation.
         
        Intéressante suggestion dans notre pays où les compétences et les
        administrations sont si éparpillées !!!! 
         
        Elles veulent aussi que la ville développe la vie démocratique et
        établisse un climat de collaboration entre la population et
        l’administration. 
         
        Ce que femme veut…. ; vœux pieux ??? 
        - Veiller aussi à l’aspect développement économique. Des cercles
        d’emploi pour les femmes viennent en aide au financement des
        entreprises de ces femmes !!! 
        - Collaboration municipale, proche des citoyennes. 
        - Créer une page Web pour faciliter les liens avec les citoyennes et les
        groupes de femmes. Le site internet permet de connaître les services
        municipaux, les activités se déroulant sur le territoire de Québec
        ainsi que les instances auxquelles s’adresser. 
         
        Documents : 
        Document de consultation – Commission consultative Femmes et
        ville.  
 Ville de Québec. 1994. 
        Commission consultative Femmes et ville- Audience publique- Recueil des
        mémoires. 3 mai 1994. 
        Rapport de la commission consultative Femmes et ville- Pour une
        meilleure qualité de la vie des femmes dans la ville de Québec- Ville
        de Québec- 16 mai 1995. 
        Commission consultative Femmes et ville. Bilan 1995-2000 et priorités
        d’action. Québec. Septembre 2000.   Responsable programme Femmes et ville :  
        Anne Michaud 
 courriel :
         anmicho(AT)ville.montreal.qc.ca   
        
   
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Le Comité d'action femmes et sécurité urbaine (CAFSU)
   
Ce comité voit le jour en septembre 1992, quelques 
mois après la Conférence montréalaise sur les femmes et la sécurité urbain 
"J'accuse la peur". La Comité est mis sur pied afin d'assurer le suivi des 
engagements pris par le Secrétariat d'État du Canada, la Ville de Montréal et la 
Communauté urbaine de Montréal (CUM) pris lors de cette conférence. 
 
La mission du CAFSU est d'accroître la sécurité des femmes en milieu urbain, 
notamment par la réduction des occasions d'agression ; la neutralisation des 
agresseurs ; la renforcement du sentiment de sécurité des femmes par des 
stratégies concrètes et le renforcement de l'autonomie des femmes. 
 
Pour ce faire, le CAFSU développe des partenariats avec des organismes du milieu 
et des institutions ; mobilise les institutions et les différentes communautés, 
les quartiers et les voisinages face à la problématique de la sécurité des 
femmes en milieu urbain ; incite les hommes à assumer leurs responsabilités et à 
agir contre la violence masculine exercée à l'endroit des femmes ; mène des 
recherche et des projets en plus de développer des outils de formation et de 
sensibilisation au plan local, régional et international. 
 
Lors d'une réunion tenue le 6 mai 2004, les membres du CAFSU ont décidé de 
terminer les projets en cours et de fermer le CAFSU en date du 30 juin 2004. 
 
Les demandes adressées au CAFSU en matière de sécurité des femmes et 
d'aménagement sécuritaire ont été prises en charge par le Centre de prévention 
des agressions de Montréal (CPAM) 
https://archivesdemontreal.ica-atom.org/comite-daction-femmes-et-securite-urbaine-cafsu 
   
La sécurité des femmes, le défi relevé par Montréal 
Québec: le programme Femmes et Ville en 1989, le Comité d’action femmes et 
sécurité urbains (Cafsu) en 1992 
« Je préfère ne pas sortir le soir. Je ne me sens pas assez en sécurité. » Ce 
sentiment exprimé par une Montréalaise est rarement pris à la légère. Depuis les 
années 1980 en effet, la ville de Montréal et ses partenaires se sont lancés 
dans une politique au long cours visant à prendre en compte les besoins 
spécifiques des femmes dans le domaine de la sécurité. 
Un arsenal de mesures, adapté au fil du temps, qui démontre une volonté profonde 
de protéger un groupe majoritaire et pourtant souvent oublié. « Il ne s’agit pas 
de mettre de côté les autres citoyens, souligne Rabia Chaouchi, conseillère en 
développement communautaire au sein des services de la ville. Mais on considère 
qu’un endroit sûr pour une femme le sera pour les autres populations : hommes a 
fortiori, mais aussi enfants, personnes âgées ou à mobilité réduite… » 
Une volonté inspirée des Nations Unies – La démarche de la ville se fonde 
aujourd’hui sur un outil appelé ADS (analyse différenciée selon les sexes). 
Adoptée en 1995 dans le programme d’action de la conférence mondiale des Nations 
Unies sur les femmes à Pékin, l’ADS a pour objet de discerner de façon 
préventive les effets distincts sur les populations féminine et masculine que 
pourra avoir la mise en place d’un projet. 
Elle peut mener à une offre d’actions différentes faites à l’une et à l’autre. 
Pour que cet outil ne soit pas qu’un voeu pieux, il implique l’adoption de 
mesures larges telles que la présence de femmes aux postes de décision privés ou 
publics, la reconnaissance de celles-ci dans la vie économique et sociale, la 
mise en avant des femmes en représentation… 
 
L’un des instruments les plus aboutis de la politique de la sécurité pour les 
femmes est constitué des marches exploratoires. Ces inspections d’un territoire 
délimité sont déclenchées par les remarques, les craintes, les plaintes 
exprimées par des citoyens, avec en qualité d’experts les personnes directement 
concernées : les habitants. 
 
« Si une personne nous dit qu’elle n’ose pas traverser le parc qui est en face 
de chez elle, nous estimons qu’il y a quelque chose à faire, explique Brigitte 
Chrétien, conseillère en sécurité urbaine pour le programme municipal Tandem. 
Nous organisons alors avec un groupe de femmes du quartier une marche 
exploratoire en journée et en soirée pour étudier ce qui déclenche cette peur. 
Le parc n’est pas destiné uniquement à être regardé ! » 
Tout y passe : les éclairages défectueux, les recoins, les commerces peu 
accueillants, les angles morts… Sur la base de ce rapport, Tandem signale aux 
services concernés les améliorations à apporter pour accroître le sentiment de 
sécurité des habitants. 
 
Sensibiliser tous les acteurs de la ville – Les pouvoirs publics sont les 
premiers avisés des changements souhaitables, mais le privé n’est pas en reste. 
Les commerçants ont ainsi été encouragés ces dernières années à apposer sur leur 
devanture le signal « Ici, vous êtes entre de bonnes mains », indiquant à une 
personne nécessitant de l’aide qu’elle pouvait se réfugier à cet endroit. 
Les commerçants participants ont reçu au préalable une formation sur la manière 
d’accueillir une personne dans cette situation. 
 
Ces actions de prévention sont renforcées par une collaboration étroite entre 
les différents services de protection des citoyens : police, élus et Centre 
d’aide aux victimes d’actes criminels (Cavac). 
Chaque entité alerte les autres lorsque c’est nécessaire. Tandem propose, par 
exemple, des visites à domicile, afin de prodiguer des conseils de mise en 
sécurité d’un logement à la suite d’une effraction. 
 
« Par ailleurs, pour rassurer les citoyens, nous proposons des ateliers de 
conseils en sécurité et des cours d’autodéfense. L’objectif est de donner les 
outils à la fois physiques et psychologiques pour oser profiter du quartier, de 
la ville, explique Brigitte Chrétien. Une attention particulière est portée sur 
ce point aux femmes à mobilité réduite, plus enclines que les autres à craindre 
de ne pouvoir réagir à un acte de violence éventuel. » 
 
Penser aux femmes SDF – Au-delà de cette vision globale, les politiques de 
sécurité à destination des Montréalaises se déclinent en plusieurs volets, plus 
spécifiques. 
Les femmes sans domicile fixe, par exemple, bénéficient d’une attention 
particulière. « On a observé que les femmes vivant dans la rue avaient des 
besoins différents de ceux des hommes, indique Guy Lacroix, conseiller en 
développement communautaire de la ville de Montréal. Par exemple, concernant 
leur logement de secours, elles préfèrent avoir un studio avec plusieurs 
espaces, pour dormir, pour recevoir… Les hommes, eux, ressentent peu ce besoin 
de séparation. On cherche à respecter ces différences. » 
 
Autre exemple d’action ciblée : la sécurité des jeunes filles dans les relations 
amoureuses. Menés dans une maison des jeunes de l’est de la ville, ces 12 
ateliers s’adressent aux filles âgées de 12 à 17 ans. 
Tous les lundis, elles se retrouvent pour discuter et s’informer sur des sujets 
variés : les gangs de rue, la sexualité, les relations amoureuses, l’hypersexualisation, 
l’autodéfense… 
 
« Il n’y a pas de cours sur ces questions à l’école, regrette Stéphanie Boucher, 
responsable de l’animation. D’où l’importance de ces ateliers, qui permettent 
aussi l’échange entre grandes et petites et qui font d’elles des relais 
d’information ». 
Une manière d’armer les femmes de demain face au sentiment d’insécurité, et face 
à l’insécurité tout court .. 
Concrètement, cette volonté s’est traduite par la mise en place de plusieurs 
structures dédiées aux femmes : le programme Femmes et Ville en 1989, le Comité 
d’action femmes et sécurité urbains (Cafsu) en 1992, le Conseil des 
Montréalaises en 2004… 
https://www.lagazettedescommunes.com/123550/la-securite-des-femmes-le-defi-releve-par-montreal/
 
    
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L’expérience de la Commission Femmes et ville de 
la Ville de Québec vue de l’intérieur 
https://www.erudit.org/fr/revues/rf/1997-v10-n2-rf1656/057943ar/  
 
Sentiment d'insécurité - Montréal - Enquête sur le développement de 
politiques institutionnelles visant à prévenir le sentiment d'insécurité et la 
violence faite aux femmes sur le territoire de la CUM / Comité d'Action Femmes 
et Sécurité Urbaine - Edited by CAFSU. Montréal - 1997 
La sécurité des femmes, le défi relevé par 
Montréal - Québec: le programme Femmes et Ville en 1989, le Comité d’action 
femmes et sécurité urbains (Cafsu) en 1992 
https://www.lagazettedescommunes.com/123550/la-securite-des-femmes-le-defi-releve-par-montreal/ 
 
Women's Safety Audits PDF-56p - What Works and Where? UN Habitat 2008 - 
Author: Women in Cities International - Under the direction of: Marisa Canuto, 
Executive Director, Women in Cities International 
http://www.owl.ru/win/women/org001/women_safety_audit.pdf  
 
A City Tailored to Women PDF-56p: The Role of Municipal Governments in 
Achieving Gender Equality - 2004 - An Invitation to Municipalities in Canada and 
Abroad - Femmes et Ville Québec 
https://fcm.ca/sites/default/files/documents/resources/guide/a-city-tailored-to-women-the-role-of-municipal-governments-in-achieving-gender-equality-wilg.pdf
 
 
Safer Cities Programme, UN-HABITAT P.O. Box 30030-00100 Nairobi, Kenya 
E-mail: safer.cities@unhabitat.org 
www.unhabitat.org 
 
		
		 
			
			
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> Genre-Habitat Sexué 
 
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