Le
béguinage
est-il un art de vivre ensemble
ou un art d’habiter chez
soi sans exclure les autres?
par Pierre Huvelle
Les béguines - Le béguinage est le nom
que l'on donne à la demeure des béguines, Wijngaard signifie «vignoble», le mot
princier indique que ce vignoble est sous la tutelle d'un prince, en
l'occurrence Philippe le Bel.
http://agora.qc.ca/thematiques/mort/dossiers/beguines
Les béguines ou Vivre
autrement… pour femme
Le Béguinage de Lauzelle
en Belgique (initiateur du projet Paul Huvelle) Un bel
exemple de résilience sociale, composé de sept petites maisons typique de la
ville universitaire, une expérience rare d'habitat groupé où des retraités sont
réunis autour des valeurs de l'Evangile.
Le Petit Béguinage de
Louvain la Neuve ouvre la voie en 1995, suivi trois ans plus tard par le Jardin
du Béguinage à Etterbeek. Il s’agit là de petites maisons indépendantes dont les
habitants se sont associés afin de poursuivre ensemble un projet de solidarité
et de progrès spirituel. asbl «Fraternité Paix et Joie » Création en 1995, après
10 ans de réflexion et de travail. 1348 Louvain-la-Neuve - Belgique
Les
béguinages
Le terme de béguinage peut désigner soit une communauté autonome de religieuses
(les béguines), en particulier en Europe du nord, soit un ensemble de bâtiments
intégrés, généralement construits autour d'une cour arborée, hébergeant une
telle communauté, et comprenant non seulement les installations domestiques et
monastiques, mais aussi des ateliers utilisés par la communauté, et une
infirmerie
http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9guinages_flamands
Les béguinages pour retraités :
spécificités belges et du nord de la France - La dimension religieuse qui leur
était traditionnellement attachée a disparu mais certains ont conservé une
vocation sociale dans leur nouvelle affectation. Des personnes âgées, désireuses
de garder leur indépendance tout en bénéficiant d’un cadre de vie sécurisant,
sont les nouveaux habitants de certains béguinages.
Vivre en Béguinage
- accompagner les projets de béguinages - 1er béguinage Le cloître
Saint-François d’Assise à l’évêché de Perpignan pour installer le premier
Béguinage, une résidence de 14 logements conçue pour « Vivre et vieillir
ensemble, dans un projet spirituel et fraternel » - choisir de vivre sa Foi -
choisir une vie fraternelle - choisir de rester aux commandes de sa vie jusqu’à
la fin - une alternative aux maisons de retraite - Ouverture au quartier et aux
autres - Préservation des bâtiments religieux
http://vivre-en-beguinage.fr/
Le béguinage de Perpignan en
France ! vieillir ensemble, de façon solidaire, fraternelle et spirituelle.
La résidence est implantée à côté de l'église Saint-François
d'Assise, dans un ancien couvent de capucins. Le cloître Saint-François comptera
16 appartements
http://www.vivre-en-beguinage.fr/beguinage/beguinage-de-perpignan.html
Ecole sagesse - Communauté apostolique et monastique - La ferme du béguinage
- Les Poustinias sur le Chemin de Compostelle hospitalité aux pèlerins et
marcheurs. Marcigny proche de Roanne, Lyon, Le Creusot
Béguinage de St Martin du Lac - 71110 Communauté Apostolique et Monastique
http://ecolesagesse.free.fr/
http://ecolesagesse.free.fr/
Belgique: habitat groupé pour la Fraternité Paix
et Joie
Louvain-la-Neuve - Une dizaine de personnes, regroupées
dans la Fraternité Paix et Joie, ont décidé de se lancer dans une formule
originale d’habitat groupé à Louvain-la-Neuve en Belgique. Cet automne, la
construction d’un petit béguinage démarrera dans le quartier de Lauzelle
https://www.cath.ch/newsf/belgique-habitat-groupe-pour-la-fraternite-paix-et-joie-300792/
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Le
béguinage
est-il un art de vivre ensemble
ou un art d’habiter chez
soi sans exclure les autres?
par Pierre Huvelle
Deux observations préalables.
L’habitat groupé est une situation minoritaire dans notre pays
;
dans notre culture individualiste et libertaire, beaucoup d’habitats
groupés sont habités (surtout dans l’habitat social) par des
personnes qui n’ont pas d’autres possibilités. Notre hypothèse ici
vise des habitats groupés choisis, voire désirés par des personnes
qui veulent vivre ensemble sur base explicite d’une motivation de
vivre mieux, c’est-à-dire autrement.
L’expérience dont je parle ici personnellement part d’un
projet qui fonctionne depuis 6 ans et qui s’inspire d’une formule
connue dans notre histoire et notre imaginaire, celle du béguinage,
pratiquée surtout par des femmes dans différents contextes au cours
des temps. En quelques mots, nous croyons que les béguines ont inventé
un art d’habiter fondé sur un équilibre entre :
-- les valeurs personnelles (par exemple la liberté) et les valeurs
communes (par exemple la solidarité),
-- le singulier et le pluriel, la proximité et la distance, par un
agencement architectural harmonieux entre l’espace privé (qui
respecte l’intimité) et l’espace public (qui favorise la
convivialité).
Les conditions d’application de cette formule d’équilibre
sont à établir et à préciser dans chaque expérience. Comme dans le
passé, un béguinage ne sera pas l’autre. L’expérience de
Louvain-la-Neuve et celle de Bruxelles le démontrent comme plus généralement
pour tous les habitats groupés (qui sont des bouteilles à vin variant
selon leur contenu, c’est-à-dire la motivation de leurs habitants).
Mais il y a des facteurs communs qui paraissent incontournables.
Chaque réalisation comporte nécessairement une dimension matérielle
et une dimension immatérielle (sinon, on ne peut parler que de
techniques et pas d’un art). A quoi bon regrouper des briques si cela
ne correspond pas à des intentions, à des motivations, à des accords
avouables.
C’est la dimension spirituelle qui manque le plus souvent. Bien
entendu, il faut entendre spirituel dans son sens large, pas nécessairement
religieux.
Quand on dit que les Belges ont une brique dans le ventre, on
reste dans la technique, mais on souligne aussi notre tendance à passer
trop vite à l’acte sans assurer nos fondements, au risque
d’implanter n’importe quoi n’importe où, sans prendre en compte
l’environnement humain, les aspirations et les vécus des habitants.
Réaliser un habitat groupé favorable au vivre ensemble, c’est
investir dans le complexe et le multiple et donc un tel projet mobilise
plus de rigueur et d’énergie avant, pendant et après, que la réalisation
d’un simple logement.
De nombreuses informations prises sur des projets réalisés ou
en gestation m’ont convaincu que plus le projet a été discuté et
mis au point avec les futurs habitants, plus les chances de traverser la
durée dans de bonnes conditions sont grandes. Bien sûr, ce genre de
projet de vie reste une aventure permanente car l’équilibre oblige
les acteurs à bouger, mais ils bougent d’autant plus volontiers que
le paysage se déroule dans la paix et la joie.
L’intergénération contribue à l’enchantement en même
temps qu’à l’aventure à condition qu’il ne soit pas un slogan
proclamé uniquement lors des années internationales sur le
vieillissement. En effet, si l’habitat groupé n’est qu’un refuge
pour préserver la sécurité, le confort et l’avoir de ses habitants,
si le vivre ensemble est trop sélectif, il sombre rapidement dans la
secte ou le ghetto. Au contraire, si les différences sont multipliées
sans précaution, si l’improvisation et la démagogie règnent avec
l’arbitraire, l’espoir de progresser dans la durée finit par s’écrouler
pour faire place aux tensions, aux découragements, aux exclusions.
C’est aussi une question d’équilibre, car naturellement
l’intergénération existe dans les aspirations humaines. Si les modèles
familiaux se diversifient, c’est que les générations elles-mêmes se
multiplient et se dissolvent. Donc le rêve d’une sorte de famille et
de l’appartenance tribale existe bien dans le secret des cœurs, mais
il n’implique plus nécessairement les possibilités de partager les mêmes
locaux et les mêmes horaires.
L’exemple des habitations voisines d’aéroports illustre bien
les précautions à prendre pour ne pas imposer le martyre aux habitants
qui ont des rythmes et des motivations incompatibles avec le trafic aérien.
L’habitat groupé implique cependant des contraintes qui dépassent le
simple voisinage. Il demande davantage d’attention et de respect des
autres et même l’intention fondamentale de lier son propre bonheur à
celui des autres. Il ne peut développer une qualité de vie que si
j’accepte, a priori, non seulement d’être limité par les autres,
mais aussi de prendre des initiatives pour qu’ils soient heureux.
Dans le vivre ensemble, ce qui est le plus difficile à vivre, et
donc ce qui demande un plus long apprentissage, c’est l’acceptation
des différences et des complémentarités. C’est vrai pour l’âge
mais aussi pour le langage, la culture, la couleur de peau, la mentalité...
C’est pourquoi, dans la charte qui définit le projet de vie de notre
petit béguinage, nous avons inscrit en même temps la liberté, l’égalité
et la fraternité -- c’est-à-dire les valeurs qui fondent les droits
humains -- mais aussi les énergies qui permettent de les développer,
notamment la spiritualité et, en ce qui nous concerne, l’Evangile.
L’habitat groupé est parfois présenté comme une alternative
aux maisons de repos et de soins. Je ne le crois pas personnellement. La
plupart des personnes de mon âge et même celles du quatrième âge
aspirent à rester chez elles jusqu’au bout. Mais pour le faire dans
de bonnes conditions, l’habitat groupé mérite d’être développé
et encouragé par une politique qui stimule les citoyens à s’associer
pour construire les cités de l’avenir.
L’apport créatif des aînés leur est acquis d’avance car
ils sont pressés de mettre leurs aptitudes, leurs compétences et même
parfois leurs ressources financières pour réaliser leurs rêves. On
peut présumer en outre que l’habitat groupé peut devenir un
laboratoire d’une société plus conviviale : l’ouverture aux
autres, vécue et désirée comme un enrichissement personnel et réciproque
s’étendra par contagion aux voisins que l’on n’a pas choisis.
Une utopie, me direz-vous? Oui, mais elle peut s’apprendre,
dans des initiatives citoyennes à taille humaine, où se pratique
chaque jour l’hospitalité de l’autre. L’urgence d’une démocratie
fraternelle et planétaire est l’utopie du vingt-et-unième siècle,
proclame Jacques Attali dans « Fraternités », un livre récent
qui esquisse un vivre ensemble planétaire pour l’avenir de nos
petits-enfants.
Pierre Huvelle
Document :
le
Béguinage de Lauzelle
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Les
béguines ou Vivre autrement… pour les femmes
par Sonia J. Fath
Je suis partie à la recherche des béguines.
Les béguines – qu’est-ce que c’est ?
Le petit Larousse 1999 mentionne sous béguine : femme d’une communauté
religieuse chrétienne où l’on entre sans prononcer de vœux perpétuels, notamment
aux Pays-Bas et en Belgique.
Les béguines disent d’elles-mêmes : femmes hors du conformisme vivant sur la
base d’une version moderne d’anciennes traditions de béguines décrites ci-après.
Les béguines étaient des femmes spirituellement et économiquement indépendantes
qui vivaient au Moyen Age et qui organisaient leur vie de façon communautaire.
Elles vivaient en groupes, petits et grands, dans des maisons ou des fermes de
béguines et ne se soumettaient à l’origine à aucun diktat. Elles arrivaient à
obtenir leur indépendance économique en intégrant leurs possessions, leurs
dotes, leur savoir-faire, leurs connaissances et leur travail.
Les béguines étaient actives dans tous les corps de métiers. Elles écrivaient,
enseignaient, soignaient et s’occupaient de mourants. Dans le pays de Thuringe
(ex-RDA), elles se consacraient particulièrement à la fabrication d’étoffes, à
la teinture, au commerce et aux travaux sociaux. Selon les documents des
archives urbaines, il y eut au moins neuf fermes de béguines à Erfurt lors de la
période de gloire entre le 12e et le 14e siècle. Les succès économiques et la
grande renommée firent jaillir la jalousie des corporations, la vie
anticonformiste provoqua la méfiance des Eglises (et le comportement des Eglises
a provoqué la mienne). Les travaux manuels leur furent défendus, de nombreuses
béguines ont été déclarées être des sorcières, poursuivies et brûlées. Les
fermes de béguines furent intégrées à des couvents ou dissoutes.
Les béguines d’aujourd’hui
Sur la colline de 500 m de hauteur près de Tännich, respectivement à 30 km au
sud de Erfurt et de Weimar, l’année 1998 a vu la naissance d’une ferme de
béguines moderne où des femmes de tous âges, avec ou sans enfants, aux
possibilités financières diverses, peuvent vivre en communauté et prendre des
responsabilités. C’est le premier centre actif en Allemagne. Il est dirigé par
des femmes de grande expérience du féminisme en Thuringe et du monde de
l’économie. Les possibilités sont des créations d’entreprise dans le domaine
manuel, social, gastronomique et de l’enseignement.
Ce centre de béguines est également un lieu de retraite et de protection pour
des femmes et leurs enfants. Elles trouveront ici, à côté de moyens de se
ressourcer, des vacances, de la détente et une cure de leurs expériences de
violences patriarcales.
Des possibilités de rencontre pour toute femme intéressée sont données le
dimanche entre 15h00 et 17h00 autour d’une tasse de café dans la salle pendant
les mois de l’été, et de juin à octobre au café-terrasse.
Le nom de la ferme
Nous avons donné le nom de "Lieselotte" à notre ferme, afin d’honorer Lieselotte
Pohl, née Henn, 1908 – 2000. Sa fille qui s’engage pour la reconnaissance
politique du travail en faveur des femmes, a corroboré les travaux de sa mère
par des données chiffrées et a fait don d’une certaine somme d’argent en honneur
à sa mère et pour acheter la ferme à Tännich.
La journée annuelle de la fondation est fêtée le 3 novembre : c’est le jour de
l’enterrement de Lieselotte Pohl et le jour de la décapitation d’Olympe de
Gouges en 1793 qui dès 1789 avait lancé que si les femmes avaient le "droit" de
monter à l’échafaud, elles avaient également le droit de monter à la tribune.
Cette fondation doit contribuer à ce que les femmes aient accès à la tribune et
qu’elles le gardent, que les femmes obtiennent la reconnaissance publique de
leurs idées, de leurs propres façons de vivre et de leur travail.
Sentiment d’appartenance
L’acceptation de nouvelles béguines se fait chaque année le 2 août, la fête des
coupeuses de blé. L’assemblée des béguines se réunit ce jour-là pour écouter les
femmes qui veulent rester dans la ferme, celles qui veulent partir et celles qui
veulent venir. Les femmes qui veulent habiter la ferme des béguines peuvent
émettre leurs vœux à tout moment, elles peuvent déjà venir habiter à la ferme
pendant quelques temps pour faire connaissance et prendre leur décision le 2
août.
Par ailleurs, cette date sert à revoir l’année écoulée et les projets pour
l’année suivante.
Description de la ferme
La ferme des béguines est un groupe de bâtiments sous protection historique des
monuments qui ont environ 200 ans. Elle se trouve dans le village de Tännich
près de Breitenheerda (entre Rudolstadt et Dienstedt) aux abords de la forêt de
Thuringe, entourée d’un grand nombre de plantes rares et d’animaux. Le calme et
l’éloignement permettent un maximum de concentration et de créativité, le séjour
au milieu de la nature procure en même temps relaxation pour le corps, l’âme et
l’esprit. La ferme des béguines comprend quelques prairies, une forêt, un parc,
une piscine, un jardin, une spirale d’herbes dans la cour intérieure, un
labyrinthe en construction et au moins 2.500 m² de surface habitable et utile, y
compris les chambres d’hôtes.
Financement
Afin d’incorporer la ferme des béguines entièrement à la fondation et de la
garder ainsi de manière durable aux mains des femmes, afin de la rénover selon
des critères de biologie de la construction, nous avons encore besoin de
capital.
Nous prions toutes les femmes qui lisent ces lignes de profiter de l’occasion et
de s’assurer par des dons et des accroissements de capital de la fondation la
place qui leur revient au sein de la "communauté des béguines sages". C’est une
ronde de dames d’honneur qui changent le monde grâce à leur sagesse et qui
seront honorées chaque année par la fête de la fondation.
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