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Penser le logement dans une société de la longévité
de Serge Guérin, le 10 juillet 2015
Professeur à l’ESG-Management School.
>> Penser le logement dans la société
de la longévité
>>
de l'intérêt des habitats collectifs entre le domicile et la maison de retraite médicalisée
>>
Mobiliser les seniors pour le Service civique
Nous
vivons une transition démographique inédite qui conjugue allongement de la vie,
croissance du nombre de seniors et changement dans les manières de vivre sa
seniorité. Cela impose de faire bouger notre manière d’aborder les politiques
publiques et les rapports au territoire. Repenser le logement pour qu’il se
situe au cœur de cette approche renouvelée de la question senior. Si trop
longtemps, on a pensé de manière binaire « maintien à domicile » contre « tout
ehpad » pour faire face au vieillissement de la population, il ressort
aujourd’hui que le désir affirmé de la Silver Génération est au contraire de
bénéficier d’une diversité des possibles.
Si la demande majoritaire des seniors vise à vieillir chez soi, il n’en reste
pas moins que 888.000 âgés vivent dans des habitats collectifs, pas
nécessairement pour des raisons de santé. Ce sont d’abord les 570.000 seniors
hébergés en maisons de retraite médicalisées. Et les 165 000 qui sont en
établissement de soin long séjour. Sans compter les 153.000 qui vivent en
résidences autonomie (logement social) ou en résidences service et qui trouvent
là des réponses leur permettant de marier le collectif et l’individuel. Il y a
fort à parier, justement, que la demande va aller croissante pour des solutions
hybrides, diversifiés, « hors les murs », partagées…
L’habitat est donc au cœur de ces mutations. D’autant que c’est un élément
central de l’identité des plus âgés. S’il est adapté aux évolutions physiques
des personnes concernées et inséré dans un espace de vie sécurisant permettant
de conserver, voire dynamiser, la sociabilité, il contribue de manière décisive
à vieillir au mieux. Cela implique le plus souvent qu’un professionnel assure
une présence et une animation de la vie sociale et collective. Il doit être
soutenu, si possible, par une mobilisation du tissu associatif mais aussi des
collectivités territoriales les plus en proximité (ville et département) et du
secteur privé local.
Quelque soit la forme de l’habitat, il est nécessaire de penser un écosystème
global : transports, bancs, lieux d’aisance, sécurité, participation sociale des
seniors… c’est tout l’espace public, tout le quartier, tout le village, toute la
ville qui doit d’adapter. Au-delà, on ne doit pas s’interdire l’innovation dans
l’habitat et dans les établissements d’accueil : formules d’habitat regroupé,
démarches intergénérationnelles, organisation de partages de services entre
résidents, mutualisation d’équipements et de locaux, ouverture des résidences
autonomie vers l’extérieur, mobilisation des habitants pour des travaux
collectifs afin de réduire les charges locatives…
De la même manière, au sein des maisons de retraite médicalisées, comme des
résidences autonomies, l’innovation technologique et sociale doit accompagner
l’ouverture vers l’extérieur, permettre au voisinage comme aux familles de venir
se restaurer, faire de la gym ou participer à des activités organisées sur
place. De la même manière, ces lieux devraient être des plates-formes pour
dispenser des soins, des conseils, de la prévention… Face au manque de moyens et
à l’évolution des attentes des personnes et de leur entourage, il y aura de plus
en plus de formules « à la carte », permettant, par exemple, une forme de
résidence alternée entre la maison de retraite et le chez soi (ou dans la
famille).
Là encore, il faudra d’abord faire la révolution dans les têtes… et dans les
normes.
Il faut penser l’habitat comme l’établissement avec ses pieds et avec son
ordinateur ! En effet, pour la personne âgée, mais aussi pour les enfants et
plus généralement pour la population dans son ensemble, ce qui compte c’est
l’environnement proche en termes d’offres de services et de commerces, de
sécurité et de bonne ambiance. D’un autre côté, les technologies numériques
permettent de rapprocher la personne de différents services, en particulier de
santé ou de culture et de loisirs. Il ne s’agit pas de transformer le logement
en maison de retraite numérique et hyper surveillée, mais de faciliter la vie
quotidienne des personnes, de renforcer la détection et la prévention de
problèmes tant liés à l’environnement qu’à l’individu.
Guerin_Serge
Auteur de “Silver Génération. 10 idées reçues à combattre à propos des seniors”
(Michalon)
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Serge
Guérin : Les nouvelles formes d'habitats entre le domicile et la maison de
retraite médicalisée 22/01/2016 par Agevillage.com
http://www.dailymotion.com/video/
26/01/2016
Serge Guérin : de l'intérêt des habitats collectifs
entre le domicile et la maison de retraite médicalisée
http://www.agevillage.com/
Lieux de vie
Dans la droite ligne de la loi d'adaptation de la société au vieillissement, le
sociologue Serge Guérin a été mandaté par la direction de l'action sociale de la
Caisse nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV) pour étudier ces habitats
intermédiaires qui fleurissent un peu partout, entre le domicile historique (et
parfois inaccessible, inadapté) et la maison de retraite médicalisée (que l'on
souhaite éviter au maximum).
Le sociologue constate un nouveau désir d'habitats collectifs, souples, ouverts,
innovants, inter-générationnels, répondant aux besoins de sécurité, de lutte
contre l'isolement tout en garantissant un logement indépendant, adapté,
accessible (y compris financièrement).
Il a étudié 43 formes d'habitats regroupés pour personnes autonomes.
Il constate cinq éléments clé pour leur réussite :
- l'intégration d'actions de prévention pour bien vieillir, éviter l'isolement
social
- l'intergénération concrète avec des projets partagés entre plusieurs
générations d'habitants
- l'adaptation des lieux de vie et des logements privés aux réalités du
vieillissement (Serge Guérin cite dans son rapport une étude Tns Sofres d'avril
2015 montre qu'un tiers des plus de 55 ans estime que leur habitat souffre d'un
défaut d'adaptation).
- l'accompagnement probable et anticipé de ce vieillissement en lien avec les
ressources du territoire : CCAS, services d'aides et de soin, maisons de
retraite médicalisées (EHPAD) mais aussi centres culturels, centres sociaux...
- la participation sociale des habitants à la vie de leur habitat, à la vie de
la cité.
Ils s'appellent : Résidence pour personnes âgées, Maison d'accueil, Résidence
Seniors, Résidence intergénérationnelle, Résidence services, Village senior,
Béguinage...
Au regard du vieillissement de leur parc social, certains bailleurs sociaux ont
développé leur label comme Neolia ou le Label Habitat-senior-services de
l'association Delphis, ou encore la "Charte Maison Héléna"
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Mobiliser les
seniors pour le Service civique !
de Serge Guérin, le 24 mars 2015
Avec
Michèle Delaunay, ancienne ministre des personnes âgées, nous avons publié il y
a quelques jours dans le quotidien L’Opinion une tribune sur la nécessaire
mobilisation de la Silver Génération pour espérer réussir le développement du
Service Civique.
On trouvera, ici, une version plus longue de cette tribune. Les dramatiques
événements des 7 et 9 janvier ont témoigné d’une considérable fracture dans
notre société et de la perte de repères d’une large partie de jeune, pourtant
nés et éduqués en France. Le Président de la République, suivi par une majorité
des Français, a proposé la mise en place d’un service civique universel.
Certains allant jusqu’à soutenir un caractère obligatoire qui concernerait alors
chaque année 700 000 jeunes Français. L’objectif est de contribuer à réinsérer
socialement et civilement des jeunes parfois très éloignés des valeurs
conditionnelles du « vivre ensemble ».
Même « universel » sans être obligatoire, c’est à dire ouvert à tous les jeunes
qui le désireraient, ce service civique suppose une montée en charge rapide et
importante, puisque il s’agirait de toucher à terme plus de 150 000 personnes
chaque année. Si on ne veut pas qu’il se solde par un échec, cela suppose un
accompagnement adapté et en nombre suffisant pour préparer à l’entrée dans la
vie active mais aussi à l’exercice d’une citoyenneté ouverte, républicaine et
laïque. Les professionnels en poste n’y suffiront pas et la meilleure réponse
paraît être d’impliquer dans cet encadrement les retraités, dans leur diversité
d’expérience professionnelle et d’engagement. Leurs bataillons sont nombreux
beaucoup trouveraient là une occasion très positive d’utiliser leurs compétences
et de faire comprendre et partager les valeurs républicaines. C’est dans cet
esprit d’ailleurs que la loi d’adaptation de la société au vieillissement, votée
à l’Assemblée nationale en septembre 2014, a créé la possibilité d’un «
volontariat civique senior ».
Le Président de la République a par ailleurs évoqué la création d’une « réserve
citoyenne » en parallèle de la montée en puissance du service civique universel.
Les retraités peuvent et doivent prendre toute leur part à ce mouvement, en
particulier celles et ceux qui bénéficient à la fois de l’expérience de la vie
et de nombreuses compétences professionnelles. Ils sont des passeurs qui peuvent
faciliter des contacts, ouvrir leurs réseaux, accompagner une démarche
professionnalisante, faire part de leurs expériences professionnelles… Mais
surtout, ils peuvent aider leurs cadets à relativiser leur représentations,
parfois très victimaires, de leur situation et de leur environnement.
On rappellera que le tissu associatif doit beaucoup à l’implication des
retraités, que les solidarités de proximité sont très largement, déjà le fait,
de la mobilisation des âgés, que près de 4 millions de seniors sont des aidants
de proches… L’implication citoyenne n’est donc pas une découverte récente pour
ces femmes et ces hommes qui participent activement au lien social. Mais
l’implication des plus âgés peut aussi permettre à des personnes plus jeunes de
relativiser, de prendre de la distance, de comprendre les ressorts culturels et
les valeurs essentielles du vivre ensemble à la française. La Silver Génération
peut expliquer que l’on pouvait vivre heureux sans avoir un ou plusieurs
smartphone, raconter les conditions de vie d’il y a seulement 50 ans, expliquer
ce que représente pour eux la France… En s’appuyant sur une histoire vécue et
sur une expérience de vie, les retraités engagés dans cette réserve citoyenne
peuvent peut-être contribuer à faire évoluer certaines représentations du monde,
fantasmagoriques et complotistes, d’une partie des jeunes. Ce serait, aussi, une
belle occasion de renforcer les liens intergénérationnels, d’aider à la
compréhension réciproque entre les générations.
Cette réserve citoyenne, par un apport de richesses humaines et de compétences,
serait aussi une façon de venir en soutien au tissu associatif, en première
ligne du combat pour l’inclusion sociale qui doit être aussi un combat pour
l’inclusion citoyenne. La génération silver a un rôle majeur à jouer pour faire
le lien, transmettre, accompagner et échanger. Mais aussi pour apprendre auprès
des plus jeunes, pour mieux saisir leurs attentes et leurs modes de
fonctionnement, pour comprendre les difficultés propres à un nombre croissant de
jeunes.
C’est pour ces raisons que la mobilisation citoyenne des retraités et leur prise
en compte dans cette dynamique nouvelle peut contribuer à retisser des liens et
des réciprocités.
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