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19-12-2023

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Les quinquas et plus se laissent séduire

par les campings cars et le nomadisme

 

Depuis quelques temps déjà, les fabricants de campings cars américains s'aperçoivent que les jeunes retraités n'hésitent plus à vendre leur maison pour prendre la route et visiter les Etats-Unis ou plus pratiquement, pour partir à la recherche de leur prochain lieu de vie, indique un récent article du quotidien américain Home News Tribune.

 

Seniors : les nouveaux actifs du tourisme ?

Avec l'arrivée à l'âge de la retraite des personnes nées après 1945, la France est entrée dans la génération « Papy-boomer » ! Des sexagénaires actifs, et dynamiques qui ont décidé de consommer et de bouger.

Les spécialistes du marketing ont ainsi vu apparaître dans leur viseur une nouvelle cible à séduire. Magazines, émissions de télévision, habillements... rares sont les secteurs de l'économie qui ne cherchent pas à séduire nos joyeuses têtes grises.

Le tourisme et les loisirs ne dérogent pas à la règle. Les professionnels ont bien compris l'intérêt de "faire de l'oeil" à une telle clientèle.

 

Les nouveaux nomades:

Ils ont vendu leurs maisons, acheté une caravane ou un camping-car et sont partis à la découverte du monde ou ont fait le choix de se fixer en bord de mer au soleil

 

Les retraités nomades en Australie

http://www.thegreynomads.com.au/

Le site Web pour ceux qui sont «sur la route» ou contempler un voyage autour Australie

http://www.nomadiclife.com.au/

The grey nomads - We've retired and followed the dream of many of our boomer compatriots

http://www.greynomad.com/ 

UK Grey Nomads - our travels around the World

http://ukgreynomads.co.uk/

Instinct nomade - fascination pour les terres froides, Mongolie, Ladakh, lac Baïkal, Tibet

http://instinctnomade.canalblog.com/

La yourte - Il est possible d’adapter la yourte à notre mode de vie et d’en faire ainsi un habitat original mais aussi confortable

http://instinctnomade.canalblog.com/archives/12__une_yourte_pour_2008_/index.html

Des touaregs tentent conserver leur nomadisme spirituel

http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=549

 

L'esprit du camping est fait de chaleur, de simplicité, de fraternité et d'échanges entre les campeurs. Ce mode de vie attire chaque année plus d'adeptes et de plus en plus, des retraités considèrent le camping comme une véritable résidence secondaire et s'y installent pour toute la belle saison.

 

Si aujourd'hui, le camping traditionnel en tente est remplacé par un camping confortable avec la caravane, voire un camping résidentiel en mobile home, ce gain de confort n'a rien enlevé à l'esprit convivial du camping. En effet, ce mode d'hébergement peu cher favorise le rapprochement. Les emplacements étant plutôt petits, les parois des tentes ou des caravanes étant minces, on est par la force des choses obligés de sympathiser avec ses voisins ! Et le système D reste la règle ! Chacun est prêt à donner un coup de main. Les amitiés se forgent ainsi facilement d'une année sur l'autre entre des personnes que tout oppose en temps normal. On s'invite à l'apéro. On partage une belote quand il pleut et une pétanque quand le soleil est là ! On se retrouve au bloc sanitaire pour la vaisselle ou la toilette.

 

Le spleen des retraités migrateurs d'Agadir

De nombreux retraités européens affluent vers le Maroc pour passer l'hiver au chaud sous le soleil d'Agadir.

D'ailleurs d'apres le magazine Capital nombreux sont ceux qui s'intalle au Sud du Maroc en achetant leurs maisons, car avec une pension de retraite la vie reste assez dure en Europe surtout quand cette pension n'est pas trés conséquente. Donc nombreux sont ceux qui viennent profiter du faible coût de la vie, de la tranquillité et du soleil en plus...

D'ailleurs le gouvernement marocain étudie une proposition de loi pour alléger les taxes sur les retraites étrangére entrant au Maroc et permettre favoriser l'installation de ces "émmigrés" d'un nouveau genre.

Quelque 2.400 retraités de diverses nationalités européennes s'étaient installés en 2005 avec leurs campings cars dans un "un coin sauvage de toute beauté" proche du village de Tagahzout, à 17 km d'Agadir,rapporte le journal français "Le Monde" dans son édition de mardi dans un reportage de son envoyée spéciale à Agadir.

"Dans ce lieu presque mythique, il y avait une marée de caravanes qui s'étalaient sur les dunes sur 5 ou 6 kilomètres. C'était ahurissant", signale le quotidien, relevant que de nombreux retraités français, allemands ou scandinaves viennent passer chaque hiver sur la côte marocaine, entre Essaouiraet Agadir.

 

L'envoyée spéciale du journal note qu'à l'approche du froid, ces retraités quittent la France par milliers comme des oiseaux migrateurs pour se rendre dans ce site qui est devenu leur point de ralliement. Beaucoup de ces retraités migrateurs ont noué des amitiés solides au fil des ans. Ils sont invités dans des familles marocaines, à l'occasion de l'Aïd, notamment. "Ici, on a le moral, souligne Hubert. Et, si un jour on doit se retrouver en chaise roulante, on sera sûrement plus heureux au soleil d'Agadir que dans la grisaille de Lille ou de Brest..."

 

Pourquoi immigrer dans un petit village plutôt qu’une grande ville comme Agadir ?

Nous avons choisi Tamraght, car c’est un village tranquille à 150 mètres du bord de mer sans les contraintes de la ville. De plus, les locations sont moins chères que sur Agadir, et de manière générale le coût de la vie est moins dispendieux. Globalement, le niveau de vie là-bas est avantageux. Avec 1200 euros, on vit très bien. Le pain est à 10 centimes d’euros et le tarif horaire d’une femme de ménage est à 1,50 euro !

Les anglais et les allemands préférent l'Espagne, Mallorca et la costa Dorada, certain petits villages sont devenues des Quartiers Géneraux de retraités nordiques.

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Le Flore, 29 mai 2007

Le marché mondial du soleil : les migrations résidentielles des personnes âgées

Café géo animé par :

- Gérard-François Dumont, géographe, université Paris-Sorbonne, a publié "Les territoires face au vieillissement en France et en Europe", Ellipses, 2007.

- Yves Montenay, économiste, ancien enseignant à l’IEP et à l’ESCP.

- Pierre-Henri Tavoillot, philosophe, université Paris-Sorbonne, a publié avec Eric Deschavanne, "Les âges de la vie", Grasset, 2007.

 

« Le vieillissement de la population est le phénomène social le plus important de notre époque. Ses conséquences sont multiples, diverses et diffuses », ce constat de Paul Pillat traduit l’intérêt récent mais croissant des sciences sociales pour penser les implications de l’augmentation du nombre et de la proportion des personnes âgées dans la société. En effet, l’augmentation de l’espérance de vie des personnes âgées qui s’enclenchent dans les pays développés dans les années 70 (en décalage de dix ans avec l’espérance de vie globale) crée les conditions de la « gérontocroissance » (G.-F Dumont). La prise de conscience du phénomène répond à une véritable demande sociale, largement médiatisée, concernant « le sort de nos aînés » sur fond de remise en cause du système des retraites.

 

Comme l’a montré le colloque Vieillissement et Territoires [1] qui s’est tenu à la Sorbonne en septembre 2005, la dimension spatiale de cette question sociale est fondamentale et ouvre un champ de recherche important pour la géographie.

 

Le café géographique se proposait donc d’éclairer le sujet en proposant de s’intéresser sur les migrations des personnes âgées et en réinterrogeant dans le cadre de ce groupe social ce vieux serpent de mer explicatif qu’est l’héliotropisme. Ce mot qui « commence comme une fleur et finit comme une manie » [2] désignerait l’attraction qu’exerce le soleil sur les populations qui changent de domicile. On pense d’emblée aux migrations des retraités états-uniens en Floride (véritable archétype) ou en Californie, aux allemands en Bavière ou en Bade, ou encore aux anglais dans le Sussex ou le Dorset, cas bien connus à défaut d’avoir fait l’objet d’une étude précise des motivations [3]. L’originalité du questionnement du café géographique était de proposer une réflexion à l’échelon mondial. En effet, le vieillissement des populations européennes (et dans une large mesure des pays industrialisés) s’accompagne d’un meilleur état de santé et semblerait ouvrir la voie à de nouvelles logiques migratoires à l’échelon mondial, touristiques, certes, mais aussi résidentielles. Assiste- t-on à une internationalisation des migrations des retraités ? Si oui dans quelles proportions quantitatives et comment expliquer ce phénomène ? Enfin quelles peuvent en être les conséquences sur les rapports Nord/Sud ? En d’autres termes, l’image de vieillards du XXIème siècle participant- dans leur désir de rupture avec l’environnement de la vie active- du « village global », tient-elle du mythe ou de la réalité ?

Pour tenter de répondre à ces questions, se réunissait à la table du café, ce soir là, un beau plateau transdisciplinaire réunissant la philosophie, l’économie et la géographie/démographie. Procédons à un rapide tour de table : Pierre Henri Tavoillot, enseignant la philosophie à Paris-Sorbonne, est co-auteur avec Eric Deschavanne, de l’ouvrage Philosophie des âges de la vie (Grasset, 2007). Yves Montenay est spécialiste de démographie politique, professeur à l’ESCP, il a beaucoup voyagé, notamment au Maroc, défenseur du libéralisme, il est l’auteur du discuté Le mythe du fossé Nord-Sud, comment on cultive le sous-développement. Enfin la géographie était représentée par Gérard François Dumont, responsable de la revue Population et avenir [4], auteur de nombreux ouvrages de géographie de la population et grand animateur de la réflexion géographique sur les conséquences du vieillissement en terme d’aménagement du territoire notamment.

 

Qui sont les « vieux » ?

Le café a bien posé le problème de la définition des personnes âgées. P.-H Tavoillot explique que les difficultés de définition s’expliquent par le brouillage des étapes de la vie, une « confusion des âges », due pour lui à la crise de l’âge adulte. S’élevant contre « la tyrannie du jeunisme », le philosophe plaide pour un changement de regard sur la vieillesse, plus valorisant à l’opposition du discours souvent employé par les politiques publiques elle-même, infantilisants, selon lui. Cela suppose, poursuit-il de donner un rôle aux personnes âgées dans la société et plus globalement de retrouver le sens de « la maturité ». Rappelant le vieux débat dans l’histoire de la philosophie concernant le troisième âge qui oppose les tenants de la vieillesse comme déclin (Aristote selon lequel l’âme décline à 49 ans) et ceux qui voient celle-ci comme le temps de la libération (Cicéron, Platon), P.-H Tavoillot pointe qu’aujourd’hui, grâce au progrès des conditions de vie, à 60 ans, tout devient possible à l’âge de la retraite, les « seniors » peuvent vivre une vraie vieillesse avant l’age de la dépendance (qu’il qualifie de « quatrième âge »). L’augmentation de l’espérance de vie sans incapacités et la contribution des personnes âgées à leur pays rendent plus pressante encore une nouvelle approche de la vieillesse qui bouleverse nos catégories de pensée habituelle.

 

La retraite n’est plus synonyme de maladie, ni même d’immobilité. Elle ouvre sur des horizons nouveaux, tels la culture, les voyages ou d’autres engagements portés par une participation active à la vie sociale. Se dégage alors l’idée d’une distinction entre les jeunes-vieux, qui restent souvent en bonne forme et les vieux qui souffrent de divers handicap. C’est surtout pour cette seconde catégorie que s’applique de la définition de J. Lévy cité par Gilles Fumey, pour lequel la vieillesse commence quand « l’espace devient un problème ». S’en s’opposer à cette idée, Pierre Gentelle ajoute que la définition de la vieillesse varie en fonction du contexte culturel et du niveau de développement. Dans le monde en développement, on est vieux quand on ne peut plus se porter et surtout quand on ne peut plus porter le minimum pour assurer son existence (eau, nourriture). Commence alors le temps de la dépendance fondée sur la question de la mobilité et qui pèse beaucoup sur les enfants notamment en Chine. A l’inverse, s’ouvrirait donc pour les jeunes vieux, des espaces d’évasion, des espaces de vie (loin de l’idée de mort, ces jeunes retraités ne partent pas dans le but de se cacher pour mourir), un univers de possible résidentiel étendu et mondial. Qu’en est-il réellement ?

 

Un héliotropisme mondialisé ?

Ce phénomène est rendu possible par un certain nombre de facteurs listés par Gérard-François Dumont. Il rattache bien l’extension des horizons migratoires à la mondialisation. Cette dernière expliquent cette géographie des migrants du troisième âge dressée par Yves Montenay relevant la présence de retraités français en Espagne, en Tunisie ou au Maroc, de leur homologues américains dans les Antilles ou au Mexique ou encore la présence de « villages japonais » aux Philippines. Il pointe notamment les décisions politiques qui ont eu pour effet d’estomper les barrières étatiques, rendant licites et plus aisées (en termes administratifs) des migrations qui ne l’étaient pas auparavant. Même si de grandes différences subsistent entre les pays (il oppose l’Algérie encore relativement fermée au Maroc qui s’est lancé récemment dans une politique volontariste d’accueil des retraités des pays développés), il est aujourd’hui possible sans difficultés de toucher sa retraite en habitant à Alicante. La révolution des transports et des nouvelles technologie de l’information et des communications a rétrécit les distances-temps et permit de rester en contact avec les enfants et les petits enfants. De plus, le développement des compagnies low cost ouvre la possibilité d’aller-retour régulier. Enfin, les stratégies mondialisées des entreprises permettent à ces migrants du troisième âge- soucieux de leurs habitudes- de trouver dans leur pays d’accueil, les produits et autres médicaments qu’ils affectionnent. Ces trois éléments expliquent selon Gérard-François Dumont en quoi les migrations sont plus aisées.

 

Reste à expliquer les stratégies individuelles qui expliquent la prise de décision migratoire. L’argument économique est évoqué. La vente du bien immobilier dans le pays d’origine et l’achat d’une résidence dans le pays d’accueil moins chère permettrait un gain qui s’ajouterait à celui du différentiel de pouvoir d’achat. Vient ensuite, selon Dumont, le choix des aménités. Le lieu géographique considéré comme le plus attractif est fondé sur le refus des aménités du pays de départ (pollution, bruit, difficultés quotidiennes et climat) et l’acceptation des aménités dans le pays d’arrivée (infrastructure médicales, importance du contexte linguistique du pays d’accueil). Il apparaît aussi, par ailleurs, que la décision est souvent le fait de l’homme dans le couple.

 

Et le soleil dans tout cela ? 

Les géographes ont en effet démontré la fragilité de l’exotique concept d’héliotropisme. Ils ont montré que la volonté d’un rapprochement familial (on a parlé de sociotropisme) et les raisons professionnelles sont souvent plus fortes que ce pseudo magnétisme solaire dans l’explication des choix résidentiels des ménages. Qu’en est-il des retraités ? La distanciation des liens familiaux (les enfants eux-mêmes sont plus mobiles), l’absence de stratégie professionnelles et la rétraction de l’espace -temps permise par les transports, font-ils des personnes âgées des candidats plus aisément influençable par des conditions climatiques plus favorables (ou en tous cas représentées comme telles) ? Pour P.-H. Tavoillot, la vieillesse invite à prendre en considération son corps. Partir du milieu tempéré du Nord pour rejoindre le soleil du sud consiste, en effet aussi, à éviter les saisons climatiques. Gérard-François Dumont ajoute que ces représentations peuvent évoluer, ou fera-t-il bon vieillir dans un monde faisant face au réchauffement climatique ? La région d’Alicante, haut lieu espagnol pour l’accueil des retraités, a déjà essuyé de rudes canicules ces derniers étés.

 

Quelle est la réalité de cet échange migratoire Nord/Sud ? Si tous les intervenants pointent le gros problème des sources pour réaliser une quantification statistique (invisibilité des achats immobiliers relevant du droit privé, difficultés de mesurer les durées des départs, de faire la part entre résidence secondaire et principale). Ils s’accordent aussi sur le fait que ce type de migrations Nord/Sud sont très minoritaires. D’abord Françoise Cribier, géographe sociologue qui a réalisé de nombreuses enquêtes sur le sujet pour le CNRS tempère cette idée en soulignant le fait que « les migrations de retraite sont à la baisse pour les jeunes retraités de tous les milieux ». Les retraités semblent en effet davantage conscients de ce que représente, plus tard, la grande vieillesse. Par ailleurs, ils semblent accorder une grande importance au lien sociaux physiques (amis, enfants bien sûr). Par ailleurs, si un tiers des Français changent de domicile au moment de la retraite, une enquête réalisée en 2006 par Notre Temps auprès d’un échantillon national de personnes âgées de 50 ans et plus, 95% affirment qu’elles désirent rester en France à la retraite, 1% déclare désirer vivre en Espagne, 1% au Maroc, 2% dans d’autres pays. Le marché du soleil, s’il existe est pour le moment plus un marché national que mondial [5]. En effet si les statistiques de l’INSEE [6] et G.-F Dumont constatent un élargissement des horizons d’installation et une plus grande liberté dans le choix (il pointe par exemple la moindre part des « retour au pays »), les migrations restent majoritairement nationales, voire Nord/Nord (400 000 Anglais transitent annuellement par l’aéroport de Limoges).

 

L’accueil des personnes âgées : chance ou handicap pour le développement territorial ?

Pour Yves Montenay, une solution partielle est de « mettre le Nord au Sud », Sud s’entendant au sens économique (le Mexique et non Miami, Hammamet et non Nice). Le soleil, certes, mais aussi les finances et une société traditionnelle plus attentive aux vieux. C’est d’ailleurs ce qui se passe spontanément. Les retraités japonais vont en Asie du sud-est, les Français, qui ont l’avantage d’avoir un Sud francophone, au Maroc, en Tunisie, au Sénégal. Ces derniers seraient des dizaines de milliers aujourd’hui, peut-être des centaines de milliers demain.

Y. Montenay a surtout parlé du Maroc, d’où il revient et où l’on ne parle que de cela dans les milieux officiels et professionnels : les prix seraient six fois moins élevés qu’en France, il y aurait un abattement de 40 % de l’impôt sur le revenu. Bien entendu, le Maroc pense d’abord à son développement : consommation, emplois dans l’immobilier, emploi direct par les retraités (une retraite française même modeste permet de bien payer un employé là bas, pas en France) ; le parti islamiste lui même voit le « retour » de ces Français d’un bon œil (« ce n’est pas eux qui multiplieront les boîtes de nuit et les attitudes indécentes »)... S’y ajoute le côté qualitatif d’un pont potentiel entre le Nord et le Sud, d’autant que les « jeunes retraités » seront sans doute actifs et mêlés formellement ou non à la population. Il n’a pas relevé la présence de quartiers fermés, que la francophonie et la cuisine locale ne rendent pas nécessaires, alors que les Japonais des Philippines ont besoin d’îlots linguistiques et culinaires.

 

Si le libéralisme semble donc bien faire les choses au Maroc, cette idée a fait réagir Pierre Gentelle. Le géographe s’inquiète de cette vision des relations Nord/Sud qui relève selon lui du néo-colonialisme en ce qu’elle entretient l’exploitation des pays du sud et qu’elle repose sur une idée d’un monde fait pour les riches se déversant sur le Tiers-Monde. Yves Montenay est d’accord, si l’on appelle « néocolonialisme » des rapports économiques et humains étroits avec l’ex-métropole (donc une économie et un ordre public « qui marchent »), sans avoir d’humiliation politique : les périodes néocoloniales ont souvent laissé le souvenir d’un « âge d’or » aux populations locales, notamment à Madagascar et en Côte d’Ivoire. Et une « exploitation » permettant d’avoir un travail, de plus mieux payé que chez un compatriote, est une perspective supportable.

 

La question de savoir si ces migrations potentielles seront utiles pour la paix et le développement dans le monde reste en suspend à la fin de ce café géographique qui a eu le mérite de poser un certain nombre de pistes pour penser géographiquement cette vieillesse qui s’avère de plus en plus nomade, de plus en plus complexe à définir et difficile à cerner statistiquement.

 

Bien sûr, on aurait aimé tenter plus de parallèles entre ces migrations et les mobilités touristiques (relevant elles aussi du marché mondial du soleil) de ces mêmes retraités, on aurait souhaité mettre plus en lumière les « espaces transmigratoires » (Laurent Faret) de ces retraités en exil et mettre mieux en lumière leur stratégie spatiale qui ne se caractériserait peut être ni par des mobilités touristiques classiques ni par une fixation définitive sur d’autres territoires mais plus par une extension territoriale (situé à mi chemin entre les deux), surtout on aurait aussi aimé renverser le prisme et aborder les difficultés pour les migrants du Sud de vieillir au Nord...Des thèmes donc pour de prochains cafés géographiques, qui n’en doutons pas auront l’occasion de revenir de ce jeune champ de recherche promit à un bel avenir...D’après une récente étude de la Société Générale, il y aura 2 milliards d’ humains âgés de plus de soixante ans en 2050 [7]. La géographie de la vieillesse active (et moins active d’ailleurs) reste à écrire.

 

Compte rendu : Bertrand Pleven et Estelle Conraux

 

Pour aller plus loin :

- Dumont Gérard-François, Les Territoires face au vieillissement en France et en Europe, Géographie-Politique-Politique, Ellipses, 2006.

- Dupâquier Jacques, « Le vieillissement dans le monde », Rayonnement du CNRS, Octobre 2006, N°42.

- Montenay Yves, Le mythe du fossé Nord-Sud, comment on cultive le sous-développement, Les Belles-Lettres, 2003.

- Penser l’espace pour lire la vieillesse (Fondation Eisai)

[1] Organisé par Gerard-François Dumont sous l’égide de la DATAR.

[2] R. Brunet, Les mots de la géographie, Reclus-La Documentation Française, 1993, p.253.

[3] Pour un point sur le concept : G. Fumey, « A propos de l’héliotropisme », L’information Géographique, 1995, p. 59.

[4] http://www.population-demographie.org

[5] La Croix, Mercredi 25 Avril 2007, pages 13 à 15.

[6] Pour une analyse précise des trajectoires résidentielles des personnes âgées en France, s’appuyant sur les statistiques de l’INSEE, voir Virgnie Christel, Données sociales, la société française, Insee, mai 2006.

[7] Les Echos, Lundi 28 mai 2007, page 6.

 

URL pour citer cet article: http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1116

 

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