19-12-2023
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Le Rêve d’une déconnexion
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vers l'autonomie énergétique
Le rêve d’une déconnexion est une lecture indispensable à
quiconque cherche à penser la coévolution des sociétés et
des systèmes énergétiques urbains
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Le Rêve d’une
déconnexion. - De la maison à la cité auto-énergétique
Alternatives
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La maison à énergie
positive Gaïta
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Sénégal: « Assie Gaye », une villa positive en énergie
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Une résidence HLM s’oriente vers l’autonomie énergétique
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L’autonomie énergétique par -40° C à Oulu en Finlande
Première construction de Michael Reynolds, inventeur
du concept Earthships, des maisons passives conçues pour minimiser
leur dépendance aux réseaux
Le projet
d’autonomie énergétique défie un ordre centenaire, celui du modèle
industriel des grands réseaux qui, après avoir marginalisé les
traditionnelles solutions décentralisées, constitue le mode de
production dominant de nombreux services : eau, assainissement,
énergie. Aujourd’hui, ce système chancelle. Que veulent les
protagonistes de la déconnexion ? Ils nourrissent deux ambitions :
se couper de l’emprise des lobbies qui ont la mainmise sur les
infrastructures et garantir un confort minimum (eau, électricité,
chaleur) grâce à des services intégrés au bâti. Le rêve ne date pas
d’hier : John Adolphus Etzler a inventé un système mécanique
autonome dès 1841, et Thomas Edison imaginé une maison produisant sa
propre électricité en 1912 ! Le choc pétrolier de 1973 a réveillé le
mouvement. L’approche historique de cet ouvrage entre étrangement en
résonance avec les débats actuels sur la transition énergétique,
qu’il éclaire d’un nouveau jour.
Le Rêve d’une déconnexion.
De la maison à la
cité auto-énergétique
par Fanny Lopez, Éd. de la Villette, 2014, 320 pages. Fanny
Lopez est Maître Assistante à l’Ecole d’Architecture de Strasbourg
Titre de sa thèse en 2010:
Déterritorialisation énergétique 1970-1980 : de la maison autonome à
la cité auto-énergétique, le rêve d'une déconnexion
Auteur : Fanny Lopez; Dominique Rouillard; Université
Panthéon-Sorbonne (Paris).
http://www.worldcat.org/title/deterritorialisation-energetique-1970-1980-de-la-maison-autonome-a-la-cite-auto-energetique-le-reve-dune-deconnexion/oclc/758744775
Source: L’empire du réseau par Jean Daniélou &
François Ménard, le 03/11/2014
http://www.metropolitiques.eu/L-empire-du-reseau.html
En élaborant la trame d’une généalogie de l’autonomie énergétique
des bâtiments, Fanny Lopez montre comment les projets architecturaux
ont, plus d’un siècle durant, contribué hier et aujourd’hui à la
réflexion sur la dépendance technologique et politique aux
macro-systèmes techniques.
Il y aurait plusieurs manières de rendre compte de cet ouvrage.
Illustré par une iconographie abondante, celui-ci se présente comme
une histoire de l’architecture mais se révèle, à la lecture, être un
texte mobilisant à la fois l’histoire des techniques, la philosophie
politique, les enjeux contemporains de gouvernance, pour déployer
dans toute sa mesure la notion de « déconnexion ». Par ce
décloisonnement disciplinaire, Fanny Lopez nous invite à une
réflexion passionnante sur les rapports entre souveraineté et
dépendance qui se nouent à travers la maîtrise de l’énergie.
Au commencement étaient les réseaux
C’est en tant qu’elle participe d’une ville moderne, produite et
transformée par les réseaux techniques, que la maison – d’autres
auraient dit le bâtiment ou l’habitation – devient à la fois
protégée des aléas de son environnement mais également aliénée à son
organisation et au système technique qui la fonde désormais. Et
c’est parce ce que le fonctionnement de cette maison dépend de son
raccordement aux réseaux que la déconnexion devient un enjeu.
Fanny Lopez dresse dans la première partie de l’ouvrage une double
généalogie : celle des réseaux de la ville moderne (essentiellement
d’électricité mais plus largement des flux domestiques) et celle de
l’idée de réseau. Ainsi, le passage de l’administration coopérative
des biens communs (eau, bois de chauffage…) aux services administrés
en réseau fait apparaître la connexion comme une emprise. Elle se
nourrit d’un nouvel imaginaire fondé à la fois sur la puissance
prêtée aux nouveaux opérateurs et sur la manifestation sensible de
leurs dispositifs techniques : fils et tuyaux enchevêtrés perçus
comme autant de toiles et de rets. Ces inquiétudes tant sur la
légitimité des modes de gestion que sur la transformation des
paysages ne débouchent toutefois pas, note l’auteure, sur de
véritables affrontements. Rapidement, des régulations s’installent,
constituant un nouveau régime d’instrumentalité des systèmes
énergétiques, au sens où est en jeu l’établissement de nouveaux
modes de consommation dont l’accès à l’électricité est le ressort.
Acceptation donc, d’autant plus rapide qu’à l’hyper-visibilité des
fils électriques enchevêtrés succède leur enfouissement, rendant
invisible la part la plus matérielle et la plus menaçante du réseau.
Cette relégation au sous-sol participera durablement à son impensé,
à quelques exceptions près, dans le champ d’une architecture
pourtant modifiée. Cette invisibilité à la gestion centralisée
entraîne une recomposition profonde de la maison avec l’émergence
d’un archétype de la gestion domestique des flux : le noyau
mécanique central. Celui-ci traduit le souci des architectes de
domestiquer les flux qui s’imposent au bâti, de les contenir à
défaut de pouvoir les manier. Fanny Lopez note, à ce propos, le
curieux désintérêt du fonctionnalisme pour le sujet. La séparation
entre architecture et technique, critiquée plus tard par Reyner
Banham, est aussi une séparation entre bâtiment et réseaux.
Cette investigation s’achève par une considération critique sur
cette primauté décrite comme un mécanisme « biopolitique ». L’emploi
de l’argument foucaldien de la « gouvernementalité » invite ainsi à
considérer le fait que la provision d’un service public universel
assuré par l’État pourrait être une méthode de gouvernement des
besoins vitaux qui tend à se rapprocher d’une politique de contrôle
de la population. La ville connectée est donc une ville contraignant
chaque individu à se raccorder, et, sous couvert d’universalisme, on
voit se dessiner une dépendance totale des individus aux dispositifs
réticulés. Contre cette idéologie du réseau, qui n’envisage la
déconnexion que comme une déchéance, Fanny Lopez propose d’explorer
le débranchement conçu comme un projet technique et politique
d’émancipation.
Figures de la déconnexion
S’en suit une analyse des projets portés par les pionniers de cette
« nouvelle utopie technique » de l’« affranchissement énergétique »,
à travers une seconde généalogie repartant de John Adolphus Etzler
et évoquant les figures de Thomas Edison, Frank Lloyd Wright,
Richard Buckminster Fuller. « Utopie » car, dans tous ces projets, «
le souhait de l’autonomie énergétique se conjugue au futur » (p.
78). Comme si le fait que les conditions techniques de l’époque ne
soient pas réunies entraînait leurs promoteurs à les concevoir pour
un futur idéal et non, par la voie d’un compromis, vers un présent
imparfait.
La variété des exemples mobilisés et la restitution du contexte
historique pour chacun d’entre eux montrent comment l’idée de
déconnexion a évolué au fil du temps. On peut noter tout
particulièrement le chapitre « Mobilité et connexion » qui présente
la façon qu’a eu le « désir de nomadisme des années 1960 [de]
révéler certaines servitudes vis-à-vis du réseau d’approvisionnement
énergétique » (p. 110). L’idéal du nomadisme précède celui de
l’autarcie. Mais, s’il s’agit au départ de s’émanciper des
infrastructures ancrées par l’adjonction d’appareils permettant de
s’y substituer (clip‑on), il s’agira ensuite moins de récuser les
réseaux que de profiter de leur omniprésence pour se brancher ou se
débrancher à sa guise. La maison s’efface au profit de ses
constituants ; elle ne postule pas à une autonomie ancrée mais aux
possibilités supposées infinies du plug‑in. Ces deux cas
s’inscrivent, cependant, dans la même décomposition ontologique de
la maison, entre le noyau mécanique et sa structure. En l’absence de
réalisation tangible, c’est la conquête spatiale qui fournira un
imaginaire technique à ces visions, avec notamment la recherche de
l’autosuffisance des environnements artificiels que sont les
stations orbitales.
Suivant une progression chronologique, l’ouvrage propose toutefois
un point d’articulation central à partir duquel les réalisations
concrètes vont prendre le dessus, avec la formidable impulsion que
constitue l’émergence de la contre-culture américaine, qui voit dans
la déconnexion la condition d’une rupture avec l’aliénation
capitaliste. Rupture culturelle et idéologique, donc, mais
changement de perspective également : « À l’impermanence
consumériste et au nomadisme effréné et énergétiquement gourmand se
substituera le retour de l’architecture et de sa durabilité » (p.
148).
Se dessine alors une « technologie de libération » tenant tantôt de
l’autoconstruction, vécue comme un projet de vie collectif, tantôt
d’une production essentiellement idéologique que des expériences
concrètes vont venir mettre à l’épreuve. La galerie de portraits et
d’expériences donne une idée du foisonnement qui mène de la fin des
années soixante à celle des années soixante-dix, dopé, au passage,
par le choc pétrolier de 1973. Mais l’idéal politique de l’autonomie
et la mise en œuvre pratique de la déconnexion, loin de se conforter
mutuellement, semblent avoir joué à la longue l’une contre l’autre.
C’est sans doute la raison pour laquelle un second mouvement a pu
venir prendre place, plus institutionnel et technique, autour, entre
autres, d’Alexander Pike à Cambridge. L’enjeu n’est plus tant de
constituer une alternative politique que d’apporter la preuve que
l’autarcie énergétique est possible, techniquement et
économiquement. Le radicalisme est ici essentiellement technique :
il ne s’agit pas de vivre autrement mais de maintenir le même niveau
de confort dans la maison autonome que dans la maison reliée aux
réseaux d’eau et d’électricité. La mort prématurée du principal
protagoniste, l’intransigeance de l’objectif technique et l’arrivée
du contre-choc pétrolier (qui engendre une baisse des prix de
l’énergie) auront raison de cette ambition.
Et la ville dans tout cela ? Ce qu’ont de commun ces différentes
tentatives, c’est d’être centrées sur la maison isolée. Il faut
attendre les réflexions d’Yona Friedman ou celles d’un Georges
Alexandroff pour envisager la question à l’échelle urbaine. Mais
hormis la perspective d’une cité paysanne modernisée chez Friedman,
on ne voit pas bien quels sont les bénéfices de ce changement
d’échelle face à des réseaux qui semblent alors encore efficaces et
rentables. L’abandon au début des années 1980, en France mais aussi
ailleurs, du soutien par la puissance publique de ce type
d’initiative ne permettra pas d’en éprouver plus loin les
possibilités.
Alors que « s’officialisera la notion de développement durable »,
note Fanny Lopez, « les enjeux et les stratégies énergétiques
nationales et internationales ignoreront systématiquement le pouvoir
de modifications structurelles (économiques et sociales) d’une
décennie d’expérimentations autour de la question de l’autonomie,
illustrant la persistance de l’emprise du réseau et l’ampleur du
“macro-système technique” » (p. 267).
Le bilan ne s’arrête pas là. En fin d’ouvrage, l’auteure revient sur
les considérations théoriques et politiques par lesquelles il
s’ouvrait, réinterrogeant, au-delà de la symbolique négative de la
déconnexion, les enjeux d’une « technologie critique de l’énergie »
et du statut qu’y occupe l’idéal d’autonomie. On se permettra sur ce
dernier aspect de discuter deux points.
« Un concept vitaliste » à l’épreuve de l’urbanisation cyborg
Comment concevoir la dépendance des besoins vitaux à une
organisation réticulaire centralisée ? Le Rêve d’une déconnexion
emprunte, sans le revendiquer complètement, le parti d’un
radicalisme critique dont sont porteurs un certain nombre des
figures qu’il décrit. Ainsi, dans une perspective foucaldienne de
remise en cause des dispositifs d’assistance « biologique »,
apparaît l’idée que la déconnexion serait une façon d’assurer les
nécessités vitales des individus, sans que ceux-ci souscrivent aux
servitudes (économiques et vitales) induites par le réseau. Le
chapitre « Un concept vitaliste », situé à la fin du livre, fait
écho à celui intitulé « Un mécanisme de la biopolitique », et on
retrouve, disséminées au fil de l’argumentation, des remarques
articulant pouvoir, vie et technologies. Si Fanny Lopez prend soin
d’historiciser chacun des projets d’autonomie énergétique qu’elle
présente, on peut néanmoins remarquer que ceux-ci s’intègrent dans
une perspective générale qui est la maîtrise de la provision des
besoins vitaux. En ce sens, la déconnexion peut être comprise non
seulement comme le préalable libertaire à l’autonomie politique (Castoriadis
est évoqué à ce titre) mais aussi comme un concept vitaliste,
c’est-à-dire comme « un retour de la vie sur elle-même » (p. 266).
Ce postulat pose la question plus générale de la nature de la
relation unissant les individus aux technologies dans l’espace
urbain. En simplifiant l’analyse, on peut opposer les techniques de
servitude (connexion au macro-système technique) à celles de
l’émancipation (débranchement), le critère distinctif entre les deux
étant l’identité du détenteur des ressources vitales. Cette
représentation, qui s’appuie sur la « biopolitique » de Foucault
mais aussi sur la « géophilosophie » de Deleuze et Guattari
(également cités dans le texte), peut être nuancée au regard des
récentes réflexions de Matthew Gandy sur la cyborg urbanization (Gandy
2005). Celui-ci fait du cyborg (qui est un mélange de machine et de
corps) une métaphore exprimant la relation indissoluble entre le
corps et les systèmes techniques qui lui permettent d’exister selon
certaines modalités, ce qui le conduit à considérer l’idée d’une vie
perpétuellement remodelée par des systèmes techniques au point que
celle-ci ne peut plus être dissociée de ceux-là. De la même façon,
Gandy postule le fait que la frontière entre le corps et la ville
tend à se brouiller, et que le sujet urbain apparaît comme un
agencement complexe de processus biophysiques et de systèmes
technologiques socio-culturels.
Reconnaître le cyborg comme une fiction efficace pour
décrire le sujet et les villes contemporaines est une façon de
fondre vie et techniques dans une même entité qui se caractérise
avant tout par ses dépendances multiples. La question qui se pose
alors est celle de l’identité du sujet habitant dans la ville des
réseaux. Est-il un protestataire vitaliste ou bien un cyborg
dépendant ? L’ouvrage de Fanny Lopez ouvre la voie à un débat sur la
construction des identités politiques configurées par la genèse
socio-technique de l’espace.
La survie du macro-système technique par la déconnexion
Dans cette généalogie des projets constructifs qui s’arrête aux
années quatre-vingt, ressort le sentiment qu’une des raisons de
l’échec de leurs promoteurs à aboutir de façon convaincante à la
réalisation d’un bâtiment véritablement autonome tient au décalage
entre le radicalisme des intentions et les possibilités effectives
offertes par la technique. Or, il semblerait qu’aujourd’hui les
composants technologiques soient enfin à la hauteur des ambitions
qu’on y plaçait dans les années pionnières. L’âge serait enfin de la
déconnexion ? Pas si sûr… D’une part, les forces créatrices dans le
registre de l’utopie sont singulièrement affaiblies, mais surtout
les technologies susceptibles d’assurer l’autonomie des bâtiments,
dans le domaine de l’énergie, du moins, sont aussi celles qui
assurent la perpétuation du réseau urbain dans sa dimension
macro-systémique. Car les large technical systems, confrontés à des
contraintes d’optimisation de plus en plus importantes, ont besoin,
pour s’ajuster, d’une flexibilisation de la demande pouvant aller
jusqu’à… la déconnexion. Certes, celle-ci est toujours temporaire.
Mais la demande d’effacement à laquelle sont supposés répondre les
smart grids nécessite de mobiliser les capacités métaboliques des
points terminaux que sont les bâtiments. Mieux encore, conférer une
autonomie énergétique temporaire à un quartier à l’aide d’une forte
densité de panneaux photovoltaïques, comme c’est le cas dans
certains projets, devient une condition de survie du réseau de
distribution de l’électricité. On pourra s’y résigner et reconnaître
un nouveau rebond du macro‑système technique. On pourra, au
contraire, s’en réjouir en disant que celui-ci, condamné à long
terme, œuvre in fine, et avec des moyens inédits, en faveur d’une
autonomie qui n’exigera plus rien d’autre que des volontés humaines
pour se réaliser. On pourra enfin s’interroger sur les possibilités
ouvertes par ce nouveau design de l’énergie. On se contentera ici de
suggérer un changement de perspective : ne pas faire du territoire
ou du bâtiment la variable d’ajustement du réseau ; ne pas faire du
réseau une ressource subsidiaire sur l’économie de laquelle il n’y
aurait pas à s’interroger, mais réfléchir simultanément aux
conditions et aux bénéfices de l’autonomie et de la solidarité en
matière d’accès à l’énergie et plus largement aux ressources
vitales. Passer d’une autarcie aux accents sécessionnistes à une
autonomie coopérative ; passer d’une solidarité mécaniste d’État de
moins en moins protectrice socialement à une mutualisation
coopérative entre territoires ; passer d’une gestion centralisée
descendante à une intégration archipélagique des territoires,
garantie et non plus assurée par des opérateurs centraux. Les
soviets plus l’électricité, en somme, à moins que ce ne soit par
elle.
Le rêve d’une déconnexion ouvre ainsi à des débats passionnants. Par
une écriture simple, élégante et précise, Fanny Lopez parvient à
rendre intelligible une histoire complexe aux enjeux multiples –
bref, à produire ce genre de livre de la lecture duquel on ressort
avec le sentiment d’être non seulement plus savant, mais aussi plus
intelligent.
Bibliographie
Gandy, M. 2005. “Cyborg Urbanization : Complexity and Monstrosity in
the Contemporary City”, International Journal of Urban and Regional
Research, vol. 29.
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Alternatives
... vers l'autonomie énergétique
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Bâtiment à énergie
positive - La quantité d'énergie produite sur le toit, murs,
ombrières... doit au moins compenser la somme des consommations
énergétiques moyennes annuelles sous le toit
https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A2timent_%C3%A0_%C3%A9nergie_positive
« Positive Energy
Buildings » are a concept of high-performance buildings considered
to be
one of the possible solutions to nowadays energy and environmental
challenges.
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La maison à
énergie positive Gaïta,
à Issy-les-Moulineaux, est à la fois une maison manifeste et un
prototype architectural qui vise à anticiper les standards
énergétiques et environnementaux futurs. Fruit de plusieurs années
de recherche, ce bâtiment répond à ces défis ambitieux en s’appuyant
autant sur l’architecture proprement dite que sur des dispositifs
techniques innovants. 37, avenue du Bas Meudon sur l'île Saint
Germain.
Gaïta, visite d'une
maison à énergie positive
http://www.dailymotion.com/video/xcvy1j_gaita-visite-d-une-maison-a-energie_news
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Sénégal: « Assie Gaye », une villa positive en énergie
http://www.terra-newtech.com/
L’organisation TERRA technologies travaille au développement de
systèmes énergétiques durables et à l’utilisation de la terre comme
matériau de construction. Pour démontrer la faisabilité technique et
économique des maisons à « énergie positive », TERRA technologies a
entrepris la rénovation d’une villa à Dakar au Sénégal afin de la
transformer en maison bioclimatique. Cette rénovation a pris place
durant la période 2009-2010. Des blocs de terre compressés ont été
utilisés dans la reconstruction du bâtiment, dont la surface a été
élargie à 263,5 m² pour inclure notamment quatre chambres, deux
cuisines et six salles de bains. Un système de gestion intelligente
de l’énergie a également été conçu.
En matière de production énergétique, 10 panneaux photovoltaïques
(capacité 1 300 W) ainsi qu’une petite éolienne de 200 W ont été
installés, rendant la maison autosuffisante en énergie malgré
l’utilisation d’un nombre important d’appareils électriques. Un
Chauffe-eau solaire de 160 L alimente la maison en eau chaude, et
les appareils électriques ont été choisis pour leur efficacité
énergétique, tout comme l’éclairage (LEDs et ampoules basse
consommation). Les économies d’énergies ont été estimées à 2 000 kWh
par an.
D’autres critères ont également été pris en compte : implication de
la main d’œuvre locale dans les travaux avec en préalable des
actions de renforcement des capacités, forage et mise en place d’un
puits pour l’arrosage des espaces verts, etc. Les coûts de
construction ont été réduits (peu d’utilisation du ciment par
exemple), tout comme les factures d’électricité et d’eau. Les
émissions de CO2 ont été diminuées de 80 %, soit une économie de 12
tonnes de CO2 par an par rapport à des maisons similaires.
Les possibilités de duplication de ce type d’initiative sont
importantes en Afrique, où la terre cuite est largement disponible
et à moindre coût, les périodes de retour sur investissement sont
courtes et le potentiel en matière d’énergies renouvelables est
important.
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Une résidence HLM s’oriente vers l’autonomie énergétique
Source:
http://www.sortirdunucleaire.org/Une-residence-HLM-s-oriente-vers-l
À Arras, le bailleur social Pas-de-Calais Habitat a choisi de
désolidariser les parties communes du réseau EDF et de les alimenter
par un système énergétique autonome. L’énergie produite par des
panneaux solaires et des éoliennes est stockée grâce à un bassin de
rétention en terrasse.
Composée de trois immeubles de 11 étages, la résidence Goudemand, à
Arras, construite en 1975, a fait l’objet de fréquentes rénovations.
Mais cette fois, le bailleur social Pas-de-Calais Habitat parle de
"révolution". Il a décidé de déconnecter les parties communes du
réseau EDF et d’installer neuf panneaux solaires de 240Wc, deux
éoliennes de 500Wc et un bassin de rétention d’eau de 60 m3 sur le
toit de la résidence ainsi qu’une turbine de 450Wc en sous-sol. Les
parties communes des 240 logements devraient ainsi devenir
énergétiquement autonomes.
L’un des prérequis de Pas-de-Calais Habitat était que le dispositif
déployé puisse fonctionner cinq jours durant, sans être réalimenté
en énergie. La question du stockage a donc été prépondérante dans la
mise en œuvre du programme.
Des LED viennent progressivement équiper les paliers et les
escaliers en remplacement des ampoules à incandescence classiques.
Elles présentent l’avantage technique et financier de pouvoir
fonctionner directement sur du 12V, permettant une exploitation
directe de l’énergie éolienne et solaire sans repasser par le
réseau. Dans le système mis en œuvre, l’eau de pluie collectée dans
le bassin de rétention ne sert pas, en tant que telle, à produire de
l’énergie mais participe au fonctionnement général d’une batterie
hydraulique.
En journée, la production d’énergie éolienne et hydraulique est
directement stockée sur batteries chimiques. Une fois celles-ci
chargées au maximum – généralement entre 11h et 12h – elles
déclenchent l’alimentation de la pompe dans les caves, qui réinjecte
l’eau des cuves vers la terrasse. Les 10 m3 que contiennent les
cuves permettent d’alimenter 6h durant les parties communes du
bâtiment.
La nuit, en l’absence d’énergie photovoltaïque, les batteries
chimiques amorcent une électrovanne dès que le seuil de stockage
critique est atteint. Cette vanne libère l’eau du bassin en terrasse
et ce faisant, alimente une turbine qui produit de l’énergie et
recharge les batteries.
Réduction des charges pour les 700 habitants
En supprimant les compteurs électriques des parties communes,
devenus inutiles grâce à l’alimentation directe en énergie,
Pas-de-Calais Habitat estime à 50€ le gain immédiat par an et par
logement. Les LED installées dans les couloirs et escaliers - moins
énergivores et affichant une durée de vie largement supérieure aux
lampes à incandescence - permettent de limiter les coûts de
consommation électrique et engendrent une diminution des frais liés
au "relamping". Sur le plan financier, l’investissement pour la
production autonome d’énergie est estimé par Pas-de-Calais Habitat à
150€ par logement et par an, et devrait être rentabilisé en trois
années. Pas-de-Calais Habitat estime qu’à partir de dix logements
par entrée et 200 logements par immeuble, le modèle est réplicable.
Cela concernerait 30 % du parc de Pas-de-Calais Habitat ou 12 000
logements.
À partir de février 2013, Pas-de-Calais Habitat va mettre à
disposition des locataires toutes les données collectées par le
bâtiment intelligent - chauffage, gaz, électricité et eau. Pour ce
faire, des terminaux numériques (tablettes, ordinateurs... au choix
pour les locataires en fonction de leur usage) viendront équiper les
logements de Goudemand et d’autres résidences de Pas-de-Calais
Habitat. Ils informeront les résidents sur leur consommation, en
temps réel, via une interface simple et pertinente : volumes
consommés, économies réalisées, tarifs en vigueur, plages horaires
optimales de consommation, marges d’amélioration... Avec ce relevé
instantané de consommation, Pas-de-Calais Habitat souhaite provoquer
des changements de consommation, des anticipations de factures et
permettre, aux résidents dans le besoin, de se manifester plus
facilement.
E.L.
Le Moniteur, 30/11/2012
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L’autonomie énergétique par -40° C à Oulu en Finlande
Dans cette ville finlandaise, le test réussi de maisons
autosuffisantes en électricité ouvre la voie à un autre modèle
énergétique.
Par GABRIEL SIMÉON Envoyé spécial à Oulu (Finlande)
Source: http://villedurable.org/2013/03/04/oulu-ouh-la-la-lautonomie-energetique-par-40-c-finlande/
Le froid ne tempère pas l’innovation. A Oulu, ville finlandaise de
200 000 habitants, plus proche du cercle polaire que de la capitale
Helsinki, les températures frisent parfois les – 40 °C. Et on a
coutume de dire que si un concept marche ici, il fonctionnera
forcément ailleurs. «Nous sommes pénalisés par le froid et la
distance aux autres pays. Du coup, nous avons été naturellement
obligés d’augmenter l’efficience de certains secteurs, comme ceux de
l’énergie et de la construction», explique Juhani Anhava, consultant
auprès du cabinet Pöyry spécialisé dans ces domaines.
Collectif. Depuis vingt ans qu’on y pense «clean», la Finlande fait
figure d’exception en Europe en matière d’efficience énergétique –
consommer moins pour le même résultat – et de recours aux énergies
renouvelables. En 2011, 33% de l’électricité produite dans le pays
était d’origine «verte», moitié hydraulique, moitié bois. Et, tandis
que 84% de l’énergie consommée par les foyers partait dans le
chauffage, près d’un Finlandais sur deux était raccordé à un système
de chauffe collectif géré au niveau communal.
Depuis 2001, l’Etat renouvelle tous les trois ou cinq ans sa
stratégie à long terme en matière d’énergie et d’environnement. Avec
des objectifs ambitieux pour la fin de la décennie. D’abord, tout
nouveau bâtiment construit après 2020 devra être «passif» :
comprendre que la moitié des besoins en énergie des occupants devra
être produite sur place à partir de sources renouvelables. Ensuite,
le pays compte stabiliser sa consommation électrique finale d’ici à
2020, puis la réduire d’au moins un tiers sur les trente années
suivantes. Enfin, la part des énergies renouvelables devra atteindre
38% en 2020, avec un effort massif porté sur l’éolien – qui
représente aujourd’hui moins de 1% de la production.
Oulu, présentée comme la «Silicon Valley de la Scandinavie du Nord»,
va encore plus loin dans le collectif que le reste du pays : 90% des
foyers – ainsi que les rues piétonnes – y sont chauffés via les
tuyaux gérés par la ville. A la fin de l’année, tous seront équipés
d’un nouveau boîtier électrique qui optimisera la distribution
d’énergie en fournissant une mesure plus précise de la consommation.
Cela n’empêche pas une poignée d’ingénieurs et de scientifiques
locaux d’imaginer partir dans une direction opposée. Pour eux, les
logements pourront bientôt être temporairement coupés du réseau,
voire 100% autonomes en énergie. Et ce, sans rogner sur le confort
intérieur si cher aux Finlandais. Leurs idées sont testées grandeur
nature depuis plusieurs années. Avec un certain succès.
Sauna. A 12 km au sud d’Oulu, figé sous une épaisse couche de neige,
l’écoquartier de Kempele est le pionnier de ces ensembles «off grid»
(déconnectés du réseau électrique) finlandais. Depuis février 2010
et l’arrivée des premiers habitants, on y trouve dix grandes maisons
avec leur jardin, une aire de jeu, un mini terrain de foot… et une
centrale énergétique, qui produit suffisamment d’électricité et
d’eau chaude pour subvenir aux besoins de la petite communauté.
«Nous achetons des copeaux de bois que nous transformons en gaz au
rythme de 3,5 m3 par jour, précise Jarno Haapakoski, directeur
général de Volter, une société locale qui a fait de la fabrication
de ce type de centrale sa spécialité. Une partie sert à chauffer
l’eau circulant entre les maisons [où le chauffage s’effectue au
sol, ndlr], l’autre est brûlée pour générer de l’électricité. Nous
avons aussi une petite éolienne pour ajuster la production.» Adossé
à ce système, un pack de batteries de 320 kWh permet de recueillir
le surplus d’énergie produite pour faire face aux pics de
consommation, et l’excédent d’eau chaude est stocké dans des
réservoirs. Si la production venait à être empêchée, il y aurait
assez pour alimenter le quartier pendant une journée.
La seule chose dont s’occupent encore les résidents est le bois
destiné au sauna à fumée, véritable institution dans le pays où la
majorité des maisons en sont équipées. «Il faut compter entre cinq
et sept ans pour un retour sur investissement de ce système en
Finlande, assure Jarno Haapakoski. Il reste bien moins onéreux que
le réseau public !» En se référant aux statistiques officielles
datées de septembre, se chauffer à partir de copeaux de bois
revenait trois fois moins cher que d’utiliser l’électricité du
réseau. Et cela restait toujours plus rentable que le chauffage
collectif de la ville.
«Survivalistes». Se débrancher du réseau… Un argument économique ?
«Bien sûr ! s’exclame Klaus Känsälä, directeur de recherche au
centre d’études techniques VTT d’Oulu. Construire un logement hors
réseau n’est plus une question de sensibilité écologique, c’est
surtout un moyen de faire des économies. Et ça, c’est un argument
qui parle aux gens.» Pour l’heure, l’appartement autonome qu’il
expérimente depuis plus d’un an dans son centre de recherche a tout
pour séduire un couple de «survivalistes» en quête d’indépendance
énergétique. Une éolienne de 10 m de haut imbriquée dans l’immeuble
et 20 m2 de panneaux solaires disposés sur le toit fournissent assez
de puissance (9 kW) pour couvrir, en temps normal, tous les besoins
du logement. En cas de météo peu favorable ou de panne des
installations, un pack de batteries AGM de 58 kWh assure
l’approvisionnement pour trois jours supplémentaires. Chauffage,
machine à laver, sauna et voiture électrique inclus !
Un des chercheurs et sa famille y résident depuis plusieurs mois.
C’est en chaussettes que l’on pénètre dans ce trois pièces de 65 m2,
la déco y est si minimaliste que l’éclairage saute aux yeux.
L’appartement a été truffé de diodes électroluminescentes (LED), dix
fois moins gourmandes en électricité. La luminosité s’adapte en
fonction de l’occupation des pièces et de l’ambiance programmée. La
nuit, en cas de besoin pressant, une rangée de LED placée à 10 cm du
sol s’allume dès le premier pied posé par terre.
«L’habitation est autosuffisante toute l’année sauf en hiver où la
production est fortement diminuée faute de soleil, concède Klaus
Känsälä. Mais à cette période, il sera alors intéressant d’acheter
l’énergie du réseau public.» La principale innovation de cet
appartement test d’Oulu se cache dans le placard électrique, d’une
simplicité trompeuse. Ici, un boîtier de contrôle «intelligent»,
programmable par Internet, optimise en temps réel la consommation du
foyer en fonction de ses besoins, de sa propre production d’énergie
et des réserves sur batteries. «Grâce à de tels systèmes, chacun
pourra bientôt programmer l’utilisation ou non de ses appareils
selon l’heure de la journée, tout couper au départ du dernier
occupant, et surtout arrêter l’éolienne et le photovoltaïque quand
il n’y en a pas besoin», assure le responsable du projet.
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