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19-12-2023 
			
			
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		https://www.habiter-autrement.org/ > Construction 
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		Les maisons 
		à patio   Les maisons 
		à patio: Continuités historiques, adaptations bioclimatiques et 
		morphologies urbaines - Samir Abdulac - Vice-président d’ICOMOS France
		abdulac@@@wanadoo.fr
 http://openarchive.icomos.org/1160/1/II-1-Article6_Abdulac.pdf
   Maison à
        Patio, maison à cour, maison été-hiver Maisons de bassin
        méditerranéen Par Joan Salvat-Papasseit Source : http://www.meda-corpus.net/libros/pdf_livre_atm/atm_frn/02-atm_frn.pdf  http://www.meda-corpus.net/libros/pdf_livre_atm/atm_frn/01-atm_frn.pdf  http://www.meda-corpus.net/libros/pdf_livre_atm/atm_frn/00-atm_frn.pdf    Extrait du livre
        "Architecture Traditionnelle Méditerranéenne" Ce projet est financé par le
        programme MEDA de l'Union Européenne.   Maison élémentaire Maison compacte/complexe Maison à patio Maison à cour Maison à jardin Maisons hiver/été Maison et défense Maison évolutive/définitive Maison nomade/troglodytique   Extraits :   MAISON A PATIO Depuis l’Antiquité le
        patio apparaît ou se transfère dans toutes les grandes civilisations
        méditerranéennes. En effet ce wested-dar (le centre de la maison) des
        peuples arabo-musulmans a déjà centré la maison en Mésopotamie, en
        Egypte, en Phénicie, en Etrurie, chez les Grecs et les Romains (dont la
        domus, probablement déjà héritière de synthèses indo-européennes,
        laissera l’influence de son code dans le Moyen-Âge tant latin qu’arabo-musulman)...
        Patio qui a d’ailleurs été une référence de tout premier ordre
        pour les grands architectes du XXe siècle et que Mies van der Rohe
        notamment incorpore avec sagesse. Le parcours que chacune de ces
        maisons, à différentes époques, a fait pour y parvenir n’a pas
        été certes le même : peut-être depuis le iwan probablement anatolien
        pour les Etruriens, ou dans le sillage des millénaires maisons d’Ur
        pour la maison grecque à Priène. L’expression finale à laquelle
        chaque culture est parvenue pour exprimer ce coeur domestique a été
        aussi teintée de toutes les couleurs. Il reste cependant une même
        vocation, un même esprit, un même sentiment que les mots de Georges
        Marçais pourraient nous faire approcher : « On est chez soi dans la
        maison, on est chez soi dans la cour, avec un morceau de ciel qui n’appartient
        qu’à vous. » Le patio ne cache rien, il met en valeur l’intimité
        et se connecte avec le ciel, le spirituel, le cosmos. Il défend l’intériorité
        autant que, dans l’Antiquité, il aidait à créer l’espace
        rassurant, domestiqué, dans un paysage aux mille horizons inconnus et
        toujours secoués.   Les deux exemples ci-après,
        maison de la Casbah d’Alger et maison à Chefchaouen (Maroc), nous
        montrent deux traits importants. Dans le cas de la Casbah (1), la force
        de la tradition et des mœurs locales où, bien que l’on puisse
        retrouver des traces et gestes turcs, c’est le local qui l’emporte
        au moment de modeler la maison qui, sous la contrainte d’espace du
        site, grimpe avec grâce et singularité vers le ciel. Dans le cas de l’exemple
        du Maroc (2), cette architecture que l’on pourrait appeler d’aller
        et retour, transitant entre le Maghreb et l’Andalousie, nous montre,
        harmonieusement composées, couplées jusqu’à quasiment se fondre,
        toutes les traces de ces riches métissages méditerranéens.   MAISON A COUR Ce n’est pas un hasard si
        une langue précise comme le français n’a pas hésité à accueillir
        le mot patio pour nuancer cet écart, parfois très subtil, parfois
        très net qui existe entre cour et patio. On retrouve toujours la même
        vocation de confiner un morceau d’extérieur et de le rendre
        particulier, mais le résultat est nettement moins dense et certainement
        plus ambigu. Certains aspects déterminent et renforcent ces
        différences :   – l’échelle qui déforme
        autant les matérialités (corps du bâti, bâtis/individus,... que les
        immatérialités (regards, voix,...),   – la position parfois
        décentrée de la cour par rapport au bâti (ce qui complique, voire
        empêche, la relation d’égalité et d’équilibre entre les
        différents espaces et individus),   – la présence d’une
        clôture (c’est-à-dire l’absence de la continuité du mur à
        habiter, comme Hassan Fathy définissait les pièces entourant le
        patio),   – la promiscuité et la
        quantité des activités (agricoles, productives) qui s’y déroulent
        comme celle des individus (personnes, animaux) qui y cohabitent (ce qui
        génère une modulation toute différente et singulière),   – et finalement le
        traitement de cet espace, du point de vue de sa composition comme de sa
        texture.   La cour, aussi bien dans l’exemple
        de la ferme à Chypre (1) (où la clôture, plus que le bâti, devient
        décisive pour dessiner la cour) que dans la maison en Jordanie (2)
        (maison à cour quasi-patio), reste une expression très commune dans
        toutes les régions et un geste sans équivoque de la volonté d’apprivoiser
        l’extérieur et de récréer un espace propre. Même dans les
        constructions légères, également dans les nomades, ce besoin se
        manifeste et diverses solutions sont mises en oeuvre pour y satisfaire.
        La cour reste certes l’évolution du geste primitif que tout homme
        essayait, à l’aide de quelques cailloux, branches,... pour rendre
        personnel un morceau de l’anonyme espace total.    MAISON A JARDIN Malgré les pluies maigres et
        irrégulières de beaucoup de zones du Bassin aux paysages souvent
        assoiffés, le jardin, les arbres, les fleurs et l’exubérance de
        couleurs et parfums domestiqués ont été depuis l’Antiquité
        associés à l’habitat méditerranéen de façon plus ou moins
        excellente ou discrète. Depuis les jardins de Babylonie, que les Grecs
        considérèrent comme l’une des Sept Merveilles du monde, en passant
        par les jardins tant parfumés que productifs de la maison égyptienne,
        par ceux accolés au péristyle romain ou par les grands jardins des
        villas d’été des pachas ou des raïs dans le Maghreb, la maison
        méditerranéenne apprivoise d’abord l’espace, puis le
        Méditerranéen y répand couleurs et arômes. L’économie
        traditionnelle trouve dans ce jardin, souvent plus grand en surface que
        la maison, la jouissance, une efficace régulation bioclimatique, mais
        aussi sa survie. Des légumes, des végétaux, des plantes qui
        guérissent et toujours des fruits étoffent et complètent cette oasis
        particulière.  La maison à jardin de Mugla,
        Turquie (1), ci-après, et en général la maison turque déclinent
        parfaitement cette notion de jardin complet dans ses fonctions et
        généreux en beauté et en exubérance. La maison s’élance sur le
        jardin à travers son sofa qui ouvre la maison tous azimuts sur
        celui-ci. Ce n’est sûrement pas un hasard si c’est en Turquie que
        cette maison à jardin, qu’elle soit modeste ou noble, s’exprime
        avec plénitude. Les influences des civilisations situées au-delà de
        la Méditerranée orientale n’y sont pas pour rien. Les jardins de
        soie des tapis, les beaux carrelages floraux ou les miniatures
        coloriées des livres médiévaux perses, où la maison à jardin
        représente le « paradis », nous indiquent une source généreuse.
        Soliman le Magnifique, sous la direction de qui une remarquable
        synthèse des traditions turques, islamiques et européennes a été
        produite par ses artistes et penseurs, écrivait : « ... si tu espères
        être admis au jardin du Paradis pour y trouver l’amour et la grâce.
        »      MAISONS HIVER/ETE « L’été, la tente est
        trop chaude, les flij donnant de l’ombre mais n’arrêtant pas la
        chaleur. Aussi les semi-nomades la plient et lui préfèrent une hutte
        légère faite de diss sur une carcasse de branchages, le khoçç. Ainsi
        avons-nous rencontré près de Bir Amir 17 khoçç de la fraction des T
        rarma installés là au mois d’août, alors que nous les avions
        trouvés vingt kilomètres à l’est et sous la tente, fin mars. » Ces
        quelques lignes d’André Louis illustrent richement cette minutieuse
        adaptation de la maison méditerranéenne aux saisons mêmes. Depuis l’Antiquité,
        nombre de documents ont décrit la maison d`été, la maison de
        campagne, souvent contrepoint des mondes rural et urbain. Pline
        écrivait dans ses Epistolae : « ... Pas de protocole, pas d’impertinents
        à la porte, tout est tranquille et calme, la bonté du climat rendant
        le ciel plus serein et l’air plus pur, je sens mon corps plus sain et
        mon esprit plus libre... » Bien que très loin du cadre luxueux de
        Tusci décrit par l’historien romain, les exemples de Ghardaïa en
        Algérie (1. 2.) et de Sfax en Tunisie (3. 4) nous ramènent aussi à
        une ambiance où le calme, la jouissance et un certain relâchement des
        mœurs et de la rigidité urbaines sont fortement présents et rendent
        le moment de cette transhumance saisonnière attendu et désiré.     Notons dans le cas de
        Ghardaïa la déformation que subit le plan de la maison d’été.
        Installée en plein cœur de la palmeraie, que les mozabites ont créée
        en faisant pousser depuis le premier jusqu’aux plus de sept cent mille
        palmiers actuels, la maison s’adapte et surtout se profile à travers
        ces palmiers en les respectant, les intégrant souvent dans le patio.
        Ils deviennent ainsi des habitants à part entière, chéris et gâtés.
          Dans le cas de Sfax, la
        maison d’été, en campagne, loin de la protection de la médina et
        dans ce cas de ses remparts rassurants, prend elle-même la forme d’une
        forteresse. Son nom en arabe, bordj, renvoie à cette idée de
        fortification. Son volume compact, ses façades quasiment closes autant
        que ses franchissements voûtés définissent sans ambiguïté cette
        idée. Dans les deux cas, bien que porté à la surface minimale, le
        patio reste omniprésent.     ++++++++++++++++++++++++++  La maison urbaine à patio, 
		réponse architecturale aux contraintes climatiques du milieu aride chaudhttp://www.jle.com/e-docs/00/04/8C/12/article.phtml
     Auteur(s) : Meriama 
		Bencherif, Salah Chaouche, Université Mentouri Département 
		d’architecture et d’urbanisme Laboratoire Urbanisme et environnement 
		Campus Hamani Route Aïn El-Bey 25000 Constantine Algérie.
 Résumé : Les performances climatiques des formes urbaines dans les 
		régions arides chaudes commencent à l’échelle de la ville, pour se 
		poursuivre à celle du bâti qui assure la protection, l’inertie et 
		l’ombre. Parmi les éléments régulateurs figure le patio, omniprésent du 
		Maroc à la Chine. Sous ses diverses formes, il constitue un modérateur 
		du microclimat intérieur des habitations. Pourtant, la maison à patio a 
		été délaissée et critiquée. Son abandon s’est fait au profit de modèles 
		réputés plus urbains, mieux ancrés dans la tradition occidentale. Si cet 
		article réhabilite quelque peu cette forme architecturale, c’est que, 
		par ses qualités intrinsèques d’adaptation au climat désertique, elle 
		mérite des applications plus étendues et un réajustement approprié, dans 
		le cadre d’un habitat individuel dense et groupé, indépendant de 
		l’héliocentrisme.
 
 Mots-clés : bioclimat, développement durable, maison à patio, milieu 
		aride
 Auteur(s) : Meriama Bencherif meriama60@yahoo.fr, Salah Chaouche 
		salahchaouche@yahoo.fr
 
 Université Mentouri Département d’architecture et d’urbanisme 
		Laboratoire Urbanisme et environnement Campus Hamani Route Aïn El-Bey 
		25000 Constantine Algérie
 
 Tirés à part : M. Bencherif
 L’homme a toujours cherché à se protéger des rigueurs du climat en 
		créant à l’intérieur de son habitat les conditions d’un relatif confort. 
		Les populations soumises à des conditions extrêmes ont été, dans 
		l’histoire, de remarquables inventeurs de dispositifs architecturaux 
		adaptés au milieu, comme l’igloo de l’Eskimo, la maison sur pilotis du 
		Malais ou la maison à patio du sud de la Méditerranée. Dans tous les 
		cas, l’adaptation aux conditions climatiques a suivi un long processus, 
		où des éléments culturels et religieux se sont insensiblement mêlés au 
		patrimoine technique reposant sur un savoir empirique (Izard et Guyot, 
		1979). Mais qu’est devenu l’enseignement des Anciens ? Trop souvent le 
		présent l’ignore, au profit d’un recours irréfléchi à la technologie et 
		à l’air conditionné, censé compenser les excès du climat local en 
		faisant abstraction de la nature. Pourtant, si l’on veille à intégrer 
		les exigences actuelles dans les conceptions traditionnelles, nombre de 
		ces dernières ont encore toute leur place dans une architecture 
		contemporaine soucieuse du lieu sur lequel elle s’édifie.
 
 De fait, on trouve dans l’architecture vernaculaire du domaine aride 
		chaud des techniques de construction ancestrales (Frey, 2010), fondées 
		sur les énergies naturelles, qui permettent aux bâtiments de répondre au 
		contexte climatique. Bien que la chaleur soit difficilement supportable 
		en été dans le désert, les habitants jouissent à l’intérieur de leurs 
		demeures de conditions de vie confortables, grâce à une bonne 
		compréhension du milieu et à une adaptation réussie à ses contraintes. 
		Plutôt urbaine que rurale, la maison à espace central ouvert, ou patio 
		(Edwards et al., 2006 ; Rabbat, 2010), représente au Sahara la forme 
		architecturale type, d’autant qu’elle est favorisée par l’usage de 
		matériaux locaux isolants, adaptés au climat, tels que le toub (brique 
		sèche), le timchent (plâtre traditionnel, de couleur grise, obtenu à 
		partir d’un gypse hydraté de la Chebka, utilisé pour le parement ou le 
		remplissage) et le béton de terre stabilisée, ou BTS (Bencherif, 1996).
 
 Les pages qui suivent se proposent de rassembler quelques réflexions sur 
		la maison urbaine à patio, avec un triple objectif : cerner ses 
		avantages pour le contrôle de l’environnement domestique, essayer de 
		comprendre pourquoi elle est tombée dans un relatif discrédit et tracer 
		les contours de l’évolution qui devrait la faire revenir en grâce. La 
		majorité des exemples seront fournis par le Sahara algérien, les autres 
		étant empruntés au Proche et au Moyen-Orient.
 
 L’homme et les contraintes du milieu aride chaud
 
 La station d’In Salah, au centre-sud du Sahara algérien (27° 23’ N, 02° 
		46’ E, 269 m), peut aider à caractériser le milieu aride chaud, 
		largement déterminé par la présence presque permanente des anticyclones 
		subtropicaux (Pagney, 1994 ; Warner, 2004). Des rayons solaires faisant 
		avec l’horizontale un angle toujours fort, un trajet atmosphérique de 
		ces rayons plus réduit qu’à de plus hautes latitudes et une très faible 
		nébulosité font que, nuit et jour confondus, les températures moyennes 
		annuelles atteignent un niveau très élevé (25,4 °C). Mais si l’été est 
		torride, une certaine fraîcheur règne en hiver : les températures 
		moyennes mensuelles s’échelonnent de 13,0 °C en janvier à 36,5 °C en 
		juillet. En outre, le contraste moyen entre le jour et la nuit est assez 
		élevé (14,7 °C en janvier, 15,6 °C en juillet). Mais, dans ce contexte 
		plus que n’importe où à la surface du globe, les dispositions moyennes 
		ne donnent qu’une image très imparfaite du climat car les extrêmes 
		peuvent, de temps à autre, prendre des valeurs considérables (Péguy, 
		1970). D’une part, les latitudes subtropicales arides possèdent les 
		points les plus chauds de la planète (55 °C à Kébili, dans le Sud 
		tunisien, le 7 juillet 1931). D’autre part, la limpidité de l’air 
		favorise un taux élevé de rayonnement nocturne, au point que la 
		température baisse quelquefois de 30 °C en quatre ou cinq heures ; il 
		s’ensuit que, certaines fins de nuits d’hiver, le thermomètre descend 
		sous abri au-dessous du seuil de gel, surtout en altitude (jusqu’à - 10 
		°C dans le Tibesti, - 7 °C à Tamanghasset, - 6 °C à Béchar et Béni Abbès). 
		À ces excès thermiques s’ajoutent une humidité relative très basse aux 
		heures les plus chaudes, au moins dans les endroits les plus marqués par 
		la continentalité, une radiation solaire intense et des vents 
		desséchants, souvent chargés de sable ou de poussières. En outre, au 
		sein d’un air à ce point voué à la subsidence, les précipitations ne 
		peuvent être que rares et très irrégulières : à In Salah, la lame d’eau 
		moyenne annuelle, calculée sur la période 1973-2012, ne dépasse pas 33,6 
		mm, avec des extrêmes de 0 et 224,9 mm.
 
 La recherche du confort thermique
 
 Pour assurer le confort de l’habitat dans un tel milieu aride chaud, on 
		cherche avant tout à se protéger des radiations solaires et à obtenir 
		les meilleures conditions de ventilation (Mazria, 2005).
 
 Dans le désert, le « contrôle » du rayonnement solaire est un des 
		éléments majeurs des choix urbanistiques et architecturaux (Le Quellec 
		et al., 2006). On admet en général que les procédés utilisés génèrent 
		une ambiance interne confortable lorsque l’écart thermique avec 
		l’extérieur atteint une dizaine de degrés (Hyde, 2008). La préoccupation 
		dominante est de donner aux constructions l’orientation et la forme qui 
		sont les plus aptes à les faire bénéficier des variations saisonnières 
		du soleil, en position et en intensité, tout en répondant aux besoins de 
		chauffage, de climatisation, de ventilation et d’éclairage. Laisser le 
		soleil pénétrer à l’intérieur de l’habitation, pour y stocker sa 
		chaleur, permet d’élever la température ambiante en hiver ; voiler son 
		rayonnement par un écran assure rafraîchissement et ventilation en été ; 
		combiner les deux, donc exposer et cacher alternativement, c’est 
		réaliser la régulation thermique la plus simple et la plus efficace (Alexandroff 
		et Alexandroff, 1982). On tire le meilleur parti de l’ensoleillement en 
		jouant sur la géométrie, sur les propriétés thermo-physiques des 
		matériaux utilisés, sur l’organisation intérieure, sur le nombre et la 
		dimension des ouvertures, ainsi que sur diverses protections, fixes ou 
		mobiles (Hurpy, 1978 ; Hyde, 2008). Toutes les parois pouvant être 
		ensoleillées, et le but du pare-soleil étant de minimiser les apports 
		calorifiques, sa disposition varie avec l’angle d’incidence du 
		rayonnement solaire1 pour atténuer son ardeur (Wright, 1979).
 
 La direction des vents est variable, mais au Sahara les secteurs NW à NE 
		et SW à SE ressortent comme les plus fréquents, ce qui reste compatible 
		avec une façade orientée vers le sud, sachant que cette orientation 
		permet à une construction d’être ventilée par un vent de nord-est. Dans 
		ces conditions, l’orientation idéale est, sensiblement, nord-sud (Givoni, 
		1978).
 
 Si l’isolation est un moyen de lutte contre le transfert de chaleur de 
		l’extérieur vers l’intérieur (Dumitriu-Valcea, 1986), l’inertie 
		thermique2 permet d’intervenir sur les échanges, cette fois, de 
		l’intérieur vers l’extérieur. Elle est d’autant plus grande que le bâti 
		est à la fois massif et bien isolé. Cette inertie présente un réel 
		intérêt au Sahara, pendant l’été, parce qu’elle uniformise la 
		température de la face interne du mur (ou de la terrasse), tout en 
		réduisant les variations thermiques diurnes ; ainsi, la température 
		maximale de la paroi intérieure se trouve abaissée. L’inertie atténue 
		aussi le cycle diurne thermique extérieur, en y introduisant un 
		déphasage : on peut vivre dans des pièces fraîches le jour (grâce à 
		leurs murs épais3, éventuellement enduits de chaux) et les quitter la 
		nuit quand les murs commencent à radier, pour aller séjourner dans une 
		pièce à faible inertie, voire sur la terrasse (stah) ; on parle alors 
		d’un « nomadisme quotidien » ou d’un « nomadisme interne ».
 
 Fezzioui et al. (2012) ont par exemple calculé qu’à Béchar, toutes 
		choses égales par ailleurs (nature, épaisseur et revêtement des murs 
		extérieurs aussi bien que des cloisons, de la toiture, du plancher et 
		des vitrages, niveau d’occupation, horaires d’ouverture des fenêtres…), 
		des températures supérieures à 34 °C régnaient pendant 550 heures/an 
		dans les chambres d’une maison de type moderne et seulement pendant 206 
		heures dans une maison à patio.
 
 Lorsque la toiture est une coupole ou un dôme, ce qui est fréquent par 
		exemple dans la région du Souf et dans la ville iranienne de Yazd, sa 
		superficie est multipliée par trois en comparaison d’une terrasse plate. 
		Dès lors, ne recevant que le tiers de radiation par unité de surface, 
		elle se réchauffe moins vite et se refroidit plus rapidement, par 
		émission vers l’atmosphère. Quant à la ventilation nocturne, elle 
		rafraîchit les structures internes des bâtiments.
 
 Il va de soi que ces différents procédés sont souvent combinés entre 
		eux. Ainsi l’air du patio, éventuellement rafraîchi par l’eau et la 
		végétation, pénètre-t-il dans les pièces de séjour orientées au nord ; 
		l’air chaud est alors repoussé en haut des pièces et il s’échappe par 
		les ouvertures qui y sont ménagées ; des variantes existent avec le 
		concours des tours à vent, dont on reparlera plus loin (Izard, 1993).
 
 Pour l’ombrage, la compacité est de rigueur
 
 La première adaptation au climat est réalisée par la densité du bâti et 
		par les contours extérieurs des bâtiments, qui aident à se soustraire 
		aux températures extrêmes (Bardou et Arzoumanian, 1978). Le tissu urbain 
		se caractérise alors par une grande compacité, verticale et horizontale, 
		qui expose une surface minimale au soleil d’été et aux vents froids 
		d’hiver. Les ruelles, longues et sinueuses, sont ombrées presque toute 
		la journée (figure 1). Les maisons à patio sont agglomérées densément et 
		leurs murs mitoyens limitent la surface exposée. Parfois, l’étage est en 
		encorbellement au-dessus des ruelles, ce qui permet de régulariser le 
		plan des pièces ou de les agrandir aux dépens de la rue. Celle-ci voit 
		alors son ombrage renforcé, tandis que diminue encore le temps 
		d’ensoleillement des façades et que le vent devient incapable de chasser 
		l’air frais nocturne (figure 2).
 
 Dans un environnement dense, il y a peu d’espace pour les tourbillons de 
		poussières, pour le sable et pour le rayonnement solaire direct ou 
		diffus, qui sont les trois contraintes majeures auxquelles la population 
		doit faire face dans de tels climats (figure 3). Certes, à l’intérieur 
		du domaine aride, les caractéristiques spécifiques de l’habitat varient 
		en fonction du climat régional, des traditions et des matériaux locaux. 
		Cependant, une constante est la présence de logements vastes, sur 
		plusieurs niveaux, où l’on ne voit jamais directement le jour. Il est en 
		outre plus avantageux d’y accoler les maisons les unes aux autres, de 
		façon à réduire sensiblement les surfaces ensoleillées. Mais la rareté 
		des ouvertures impose la présence d’un « espace extérieur » enclos dans 
		la maison (Izard, 1976).
 
 Stratégie de la maison à patio en tant que régulateur thermique
 
 La maison à patio a une longue histoire : des vestiges d’espaces 
		centraux ouverts ont été datés d’il y a environ 8 000 ans, au nord-ouest 
		de Téhéran (Memarian et Brown, 2006). Aujourd’hui, du Maroc à l’Inde et 
		à la Chine, les maisons à patio témoignent de réelles ressemblances, 
		même si elles varient sur certains détails – ce qui explique que la 
		langue arabe n’ait pas de mot unique pour la désigner : wast el dar, ard 
		el diar, hoch, fanaa… (Abdulac, 2011). Le cas de la vallée du M’Zab a 
		été souvent décrit (Ravéreau, 2003) : dans les cinq cités alignées le 
		long du lit de l’oued, Ghardaïa, Melika, Beni-Izguen, Bou-Noura et El 
		Atteuf, la maison type (figure 4), de couleur claire, a une inertie 
		thermique considérable, avec très peu d’ouvertures sur l’extérieur ; 
		elle est dotée d’une terrasse, utilisée la nuit en été ; un arbre au 
		coin du patio lui donne de l’ombre et retient l’humidité, symbole de vie 
		dans le désert.
 
 Avec sa configuration en forme de cuvette, le patio, autour duquel 
		viennent s’articuler la cuisine et les chambres, est l’ultime protection 
		d’un espace privé ouvert contre les températures extrêmes, les vents 
		chargés de poussières et les tempêtes de sable. La femme y évolue à son 
		aise. Répondant au besoin oriental d’introversion, le patio est ombragé 
		une grande partie de la journée, il se comporte comme un régulateur 
		thermique, car la fraîcheur nocturne ne s’y estompe qu’en début 
		d’après-midi (Raydan et al., 2006). Le rôle de la cour et le rapport 
		entre sa largeur et sa hauteur varient selon les régions et le degré 
		d’aisance. À Fès, Alger ou Tunis, la maison à patio est toujours à 
		l’ombre en été, car la hauteur du patio est supérieure à sa longueur 
		(figure 5). Mais le patio peut aussi se situer à l’étage, la pièce 
		inférieure n’étant alors éclairée que par une petite ouverture (raouzna) 
		au plafond ; ce dispositif (chbek) est fréquent au M’Zab (Ravéreau, 
		2003).
 
 Les façades sont mutuellement protégées du rayonnement solaire par les 
		habitations qui leur font face. Grâce à ces projections géométriques et 
		à une orientation soigneusement étudiée, la maison à patio réalise un 
		système idéal de défense contre l’environnement aride chaud. Ainsi, la 
		majorité des patios au Sahara sont orientés NE-SW et SE-NW. Ces 
		directions à 45 degrés sont optimales pour produire de l’ombre en été, 
		tout en permettant l’ensoleillement en hiver (Ginefri, 1987).
 
 Entre nomadisme et procédé spécifique
 
 Pour être à l’abri du soleil, la partie estivale de la maison ksourienne 
		fait face au nord-est. La face opposée sert à profiter du soleil en 
		hiver. Le patio, entouré de hauts murs comme un puits, est ombragé en 
		été ; la nuit, lorsque l’ambiance se refroidit, il emmagasine de l’air 
		frais qu’il restituera dans la journée, pour quelques heures. Ainsi, des 
		espaces différents peuvent-ils être occupés à différentes périodes du 
		jour ou de l’année. La mobilité quotidienne s’inverse d’une saison à 
		l’autre. En été, pour les activités diurnes, les habitants utilisent le 
		rez-de-chaussée, plongé dans l’ombre ; la nuit, ils passent sur les 
		terrasses pour profiter du rayonnement infrarouge vers le ciel clair. 
		Ainsi, par les émissions terrestres et les brises, l’air frais nocturne 
		descend peu à peu et pénètre dans le patio, envahissant tous les 
		espaces. La masse thermique de la structure absorbe cette fraîcheur et 
		la retient jusqu’à la mi-journée. Entre-temps, la cour irradie la 
		chaleur absorbée, le jour, vers le ciel, et le patio devient un espace 
		d’activité, le soir, puis une chambre, la nuit.
 
 À la mi-journée, quand le soleil est haut, ses rayons pénètrent 
		directement dans le patio. L’air frais stocké dans la structure massique 
		s’élève alors, et crée un courant d’air provoquant un certain confort. 
		Quand la température extérieure est élevée, la masse thermique des murs 
		en pisé, adobe ou timchent retarde jusqu’au soir la pénétration de la 
		chaleur dans les chambres. Dès la tombée de la nuit, la température 
		décroissant vite, les habitants trouvent le bien-être dans le patio, où 
		l’air frais commence à descendre. Et le cycle recommence…
 
 L’usage de la terrasse est complété par divers espaces couverts qui 
		s’ouvrent sur le patio, mais leurs fonctions diffèrent selon les régions 
		: galerie, loggia, sabat4 ou iwan5 (figure 6). Ainsi, après la réduction 
		des fortes températures par la diminution des surfaces exposées au 
		soleil et par la répartition des pièces, d’autres procédés et 
		dispositifs viennent améliorer la protection thermique.
 
 L’intégration architecturale dans la climatisation naturelle
 
 Les méthodes traditionnelles de rafraîchissement naturel utilisent des 
		procédés variés : contrôle du rayonnement solaire, rafraîchissement par 
		convection, évaporation, radiation et conduction6. Il était naguère 
		habituel que ces différents procédés soient utilisés de manière hybride, 
		seule la combinaison de plusieurs systèmes de rafraîchissement 
		permettant d’obtenir un effet suffisant. Certes, ces dispositifs, 
		adoptés pour améliorer les conditions de confort climatique interne en 
		les intégrant architecturalement, ne sont pas spécifiques aux maisons à 
		patio ; mais c’est là qu’ils ont été le plus ingénieusement mis à 
		profit.
 
 Le rafraîchissement par convection utilise l’air frais nocturne accumulé 
		dans la masse thermique du bâtiment et le restitue le lendemain. La 
		captation de l’air externe peut se révéler profitable en été, si on 
		l’humidifie au passage (Givoni, 1978).
 
 Répandu dans l’ensemble du monde islamique, le moucharabieh7 (claustra) 
		est une ouverture en panneaux ajourés de bois ou de gypse, qui permet de 
		voir sans être vu tout en favorisant la ventilation naturelle sur les 
		façades extérieures et la pénétration de la lumière diffuse, moins 
		agressive pour l’œil que le rayonnement direct. L’air chaud, tendant à 
		s’élever, est remplacé par de l’air frais en créant un courant d’air 
		sans qu’il y ait besoin de vent à l’extérieur. La réduction de la 
		surface produite par le maillage du moucharabieh accélère le passage du 
		vent. Celui-ci est alors mis en contact avec des surfaces humides, 
		bassins ou plats remplis d’eau qui diffusent leur fraîcheur à 
		l’intérieur de la maison. Les fenêtres donnant sur le patio sont larges 
		: celle du haut permet l’évacuation de l’air chaud, celle du bas descend 
		jusqu’au sol (figure 7). Ainsi à Damas, l’air très chaud rentre dans la 
		maison à travers le patio où il est rafraîchi par évaporation (plantes 
		et fontaines) ; puis l’air frais pousse l’air chaud accumulé dans la 
		maison et l’évacue à travers de petites percées, ce qui forme un circuit 
		d’air en conjonction avec les portes et les fenêtres (Fardeheb, 1989).
 
 La cheminée d’air est un autre système destiné à profiter des vents 
		frais dès qu’ils soufflent. Très répandue en Iran, en Irak et en Égypte, 
		attestée plus marginalement dans d’autres pays, elle est orientée en 
		direction du vent dominant et s’élève sensiblement au-dessus des 
		terrasses, afin de profiter du moindre filet d’air, de ne pas souffrir 
		de l’obstruction des bâtiments adjacents et de réduire la poussière (Bahadori, 
		1978). Ce procédé peut être monodirectionnel et orienté vers le nord (au 
		Caire, par exemple), comme il peut être bidirectionnel ou 
		multidirectionnel (dans les pays du golfe Persique). Appelé malqaf ou 
		badgir, ce système de refroidissement passif consiste en une ouverture 
		munie d’un conduit en bois, en métal ou en brique, incliné à 45 degrés 
		vers le vent dominant qui s’engouffre dans le conduit, expulsant l’air 
		chaud accumulé dans le patio après être passé à travers les pièces 
		(figure 8). L’air extérieur capté par ces « tours à vent » est plus 
		frais et moins chargé de poussières que l’air au niveau du sol. 
		Rafraîchi par les parois intérieures du conduit, cet air descend dans 
		les pièces habitées en chassant l’air chaud qui s’y trouvait. La nuit, 
		en l’absence de vent, la tour agit comme une cheminée, dirigeant cette 
		fois l’air chaud vers l’extérieur, alors que pénètre par les fenêtres 
		l’air frais du patio. Une jarre en terre cuite (mazaria), remplie d’eau, 
		élève l’humidité relative de l’air (Hurpy, 1978).
 
 Le rafraîchissement par évaporation apporte une sensation de fraîcheur, 
		que l’eau provienne de fontaines, de bassins, de l’arrosage du patio ou 
		d’autres dispositifs d’humidification. Ainsi, en domaine aride, l’eau et 
		la végétation sont présentes à tous les niveaux de l’aménagement de 
		l’habitat, de la ville noyée dans la palmeraie au simple oranger planté 
		dans le patio. Par ailleurs, en tant que structure radiative, la maison 
		à patio permet le rafraîchissement par conduction et par radiation 
		nocturne, en créant un courant d’air avec les ouvertures (Wright, 1979).
 
 De la tombée en désuétude à la réhabilitation de la maison à patio
 
 En tant que leçon du passé, le potentiel architectural saharo-arabique a 
		été peu à peu négligé et les bouleversements socio-économiques qu’il a 
		subis ont affecté son exploitation. Par conséquent, une politique de 
		conservation représente une nécessité absolue, dans des pays où 
		l’architecture vernaculaire perd de son identité et où sa survie devient 
		une urgence.
 
 Le patio, en tant qu’espace où se regroupait la famille élargie 
		(occupation unifamiliale des lieux), présentait de multiples qualités 
		qui sont aussi bien d’ordre climatique, organisationnel que social, à la 
		différence de la « cour urbaine » à l’européenne, qui s’adapte bien au 
		logement collectif en jouant un rôle plus technique que social, car elle 
		perd de sa centralité fonctionnelle au profit de l’extraversion de la 
		maison.
 
 Cependant, quel langage en faveur des maisons à patio serait adapté à la 
		société saharienne d’aujourd’hui ? Comment combiner l’habitat 
		individuel, qui reste prisé par l’immense majorité de la population, 
		avec la recherche d’une densité élevée du tissu urbain ? Comment faire 
		d’une maison à patio une authentique « maison de ville » ? Comment 
		renouer avec les meilleures solutions passives, pour répondre au 
		problème de 1’adaptation au climat ? Comment concilier les désirs 
		d’intimité et d’appropriation de la maison avec celui de l’urbanité ? 
		L’habitat à patio, comme source de satisfaction ou de frustration, 
		est-il encore une aspiration ou une attente (positive ou négative) ? En 
		tout cas, il ne faut pas confondre patio central et cour : le premier 
		est actif, la seconde est passive. L’originalité du patio, qui fait sa 
		force mais aussi son ambiguïté, c’est d’être à la fois « dedans et 
		dehors », d’être ouvert quand bien même il est couvert (dans le cas du 
		patio à portique et à auvent).
 
 Le patio comme régulateur du climat et rôle social
 
 Le patio est très impliqué dans l’organisation spatiale de la maison. La 
		faiblesse des plans modernes, en milieu aride chaud, est souvent de 
		reproduire les classiques schémas linéaires occidentaux, en les 
		flanquant d’un simple jardin intérieur : d’où, par opposition aux 
		maisons « à » patio, les maisons « avec » patio – et la dérive 
		inévitable vers le patio « bocal » décoratif en appendice. Mais dès que 
		l’on veut faire jouer à cet espace un rôle permanent dans le mode de vie 
		des habitants, on se heurte au problème climatique.
 
 Même si elle suppose certaines prouesses technologiques, la couverture 
		transparente amovible n’est pas un « gadget », car elle amplifie les 
		qualités de la maison à patio et s’approprie en permanence le patio, 
		grâce aux apports solaires d’hiver. Paradoxalement, c’est le recours aux 
		dispositifs les plus sophistiqués de l’architecture bioclimatique qui 
		devrait désormais concourir à l’implication du patio. Ce dernier doit 
		garder son caractère ambigu de séjour à ciel ouvert, mi-intérieur 
		mi-extérieur, carrefour d’une vie familiale qu’il faut recréer, si l’on 
		veut retrouver l’ambiguïté des patios traditionnels et éviter le 
		caractère réducteur du patio moderne. Souvent, celui-ci n’est qu’un 
		espace extérieur indépendant de la maison, un lieu de passage plus qu’un 
		lieu d’habitation et de vie. C’est cette ambiguïté qui confère à la 
		maison à patio sa souplesse d’utilisation, en la différenciant d’une 
		simple maison à cour (Abdulac, 2011).
 
 Entre compacité du tissu à patio et nécessité d’une vraie façade
 
 À l’inverse des assemblages modernes qui restent souvent linéaires, les 
		tissus urbains traditionnels optimisent la densité pour constituer des 
		îlots compacts et épais, dont l’effet de masse confère aux maisons une 
		bonne inertie thermique. Là encore, les dispositifs vernaculaires 
		rejoignent les préoccupations actuelles de l’architecture bioclimatique. 
		En revanche, l’accès des îlots aux véhicules y est difficile et conduit 
		à un enclavement des maisons, ce qui implique des adaptations passant 
		par une réhabilitation du système à îlots. En fait, la transposition des 
		modèles traditionnels ne peut se faire car elle nécessiterait 
		l’occidentalisation des modèles, lesquels sont souvent trop connotés 
		culturellement pour qu’une telle évolution soit acceptée par la 
		population (Bencherif, 2007).
 
 Les transformations des modèles anciens devraient donc corriger les 
		défauts relevés, et conduire à un renouvellement radical. Il s’agit 
		avant tout de compenser la tendance flagrante des maisons à patio à 
		constituer des espaces publics résiduels dans les ensembles modernes. 
		Cette tendance, suggérée ou réelle dans les villes sahariennes, résulte 
		de la priorité qu’a le centre de la maison par rapport à sa périphérie. 
		Si, à l’inverse, on décide de privilégier le tracé urbain et l’espace 
		public, il faut éviter une démarche « centrifuge » et prédéterminer les 
		formes de l’espace public urbain et des patios qui paraîtront, ainsi, « 
		recreusées » dans la masse continue des bâtiments. C’est ce que nous 
		appelons la démarche « soustractive », qui apporte une certaine garantie 
		d’urbanité (Nicolas et Rémon, 1981).
 
 Il est vrai que, dans la tradition urbaine saharienne, si l’on excepte 
		le système soukier avec la mosquée, la rue présente souvent un aspect 
		répulsif et sans vie, du fait que toutes les maisons lui tournent le dos 
		sans offrir de vraies façades. D’où la nécessité de compenser l’aspect 
		étanche et l’absence d’individualité de la maison à patio, en lui 
		conférant une « vraie » façade sur la rue. C’est une opération délicate, 
		car elle s’oppose à l’esprit des modèles traditionnels, à leur 
		introversion. Ce n’est pourtant qu’à ce prix que les structures 
		spatiales des maisons à patio pourraient être conciliées avec le désir 
		aujourd’hui impérieux de « donner sur la rue ». Il s’agit en fait de 
		constituer une maison à patio biface et de rééquilibrer les relations 
		entre les espaces intérieurs, patio compris, et la rue ; en d’autres 
		termes, il s’agit de trouver le dosage subtil entre intimité et 
		sociabilité. Toutefois, on peut accentuer l’adaptation de la maison à 
		patio, qui paraît apte à répondre aux exigences les plus actuelles en 
		matière d’habitat, notamment, avec le bioclimatisme8.
 
 Par sa morphologie, la maison à patio se prête aisément à des 
		combinatoires de groupements dont elle serait la « cellule de base », en 
		permettant des associations multidirectionnelles en raison de son 
		important linéaire de mitoyenneté aveugle. Le danger de ce système est 
		de ne pas contrôler la forme et l’échelle de l’espace public urbain, 
		d’où l’effet d’un tissu expansionniste, « proliférant », largement 
		critiqué.
 
 Vers un réajustement de l’appropriation du patio
 
 La maison saharienne actuelle ne s’inspire guère de l’ancienne, qui 
		savait jouer avec le vent et le soleil. Son « patio », éclairé par un « 
		puits de lumière », devient un « hall » tandis que, par son magasin et 
		son garage, elle affiche l’aisance du propriétaire. Les fenêtres donnant 
		sur la rue sont occultées d’une tôle plastique ondulée, car elles 
		extériorisent l’intimité. Ainsi, au lieu du jeu subtil de terrasses 
		multiples disposées à différents niveaux permettant à chacun de dormir 
		isolément l’été, on n’a plus qu’un vaste dortoir collectif. La réalité 
		est que cette terrasse n’a plus d’intérêt, puisque les chambres sont 
		climatisées. N’était-il pourtant pas possible de concevoir une 
		architecture contemporaine qui reste fidèle aux coutumes sahariennes, 
		qui sache s’adapter aux rigueurs estivales tout en s’affranchissant de 
		cette technologie fragile et coûteuse qu’est la climatisation ? Certains 
		ksouriens semblent commencer à prendre conscience du gâchis. Mais il 
		leur est difficile de lutter contre une vague destructrice qui se 
		confond avec une volonté de modernisme mal compris. Que reste-t-il du 
		dialogue entre permanence et altération ? Car détruire ces maisons, 
		témoins du passé, n’est que l’une des facettes d’un processus de 
		déculturation déclenché par la volonté d’investir dans la rénovation 
		urbaine ; il est vrai que l’immobilier à usage non lucratif est 
		aujourd’hui l’un des derniers secteurs refuges pour les capitaux privés.
 
 La maison à patio concilie le bioclimatisme et l’urbain
 
 A priori, telle que léguée par la tradition et lovée sur un puits 
		d’ombre, la maison à patio paraît adaptée aux grandes chaleurs. À 
		surface égale, une maison à étage s’avère plus intéressante qu’un simple 
		rez-de-chaussée. En plus de l’avantage de réduire la surface de la 
		toiture, la maison à étage permet de résoudre aisément les délicats 
		problèmes que posent les maisons à patio en termes de distribution 
		interne des pièces. Par ailleurs, le rayonnement solaire utile, en 
		hiver, s’en trouve facilité, du fait qu’une maison à patio central est 
		un des rares modèles architecturaux à favoriser le « self-control » des 
		effets de masque dans le patio lui-même (figure 9). Nous touchons là, 
		sans doute, au plus grand avantage du système : sa morphologie 
		particulière évite tout desserrement du tissu urbain si, par des 
		artifices de coupe, on réussit à faire bénéficier le patio d’un 
		ensoleillement convenable. Il semble bien qu’il y ait là une alternative 
		sérieuse aux tristes ensembles pavillonnaires, auxquels risquait de nous 
		condamner la politique des lotissements. Bien plus, la maison à patio 
		permet de déjouer la tyrannie de « l’orientation préférentielle », qui 
		hante les plans de masse à la recherche du meilleur angle pour capter 
		les rayons solaires. L’indépendance du patio vis-à-vis de la façade sur 
		rue l’autorise à adopter une direction quelconque, et reste compatible 
		avec une implantation libre des masses construites. Ainsi, une maison 
		sachant concilier deux domaines qui s’ignoraient jusque-là, l’urbain et 
		le bioclimatisme (Gandemer et Guyot, 1976), c’est une maison qui aurait 
		deux visages, l’un caché et tourné vers l’intérieur, assumant le climat 
		mais sachant en tirer profit, l’autre découvert, tourné vers la rue et 
		la vie sociale.
 
 Aussi les aménageurs doivent-ils aujourd’hui considérer les enjeux 
		environnementaux du domaine aride chaud, respecter et valoriser les 
		paysages locaux et méditer les leçons des chefs-d’œuvre anciens, avec 
		les outils et les méthodes modernes, pour réaliser des formes 
		architecturales adaptées à ces milieux. L’intervention se fait sur les 
		formes urbaines, sur les densités, sur les orientations et les 
		expositions optimales, ainsi que par le recours à la végétation et à 
		l’eau (figure 10).
 
 Conclusion
 
 Le bilan thermique d’une construction est la différence entre ses 
		apports et ses déperditions. Pour un comportement équilibré, la 
		conception de l’enveloppe selon les matériaux utilisés doit fonctionner 
		comme un filtre régulateur des flux – et non comme une barrière. Peu de 
		recherches ont été consacrées aux performances thermiques des procédés 
		utilisés dans l’architecture vernaculaire des pays chauds qui, 
		aujourd’hui, sont ignorés pour faire place à des systèmes d’air 
		conditionné, sophistiqués mais onéreux. Vouloir concilier les 
		problématiques urbaines et bioclimatiques (Mazouz, 2005b) revient à 
		réconcilier la préoccupation de l’urbanité retrouvée et celle de 
		l’adaptation du cadre bâti au climat. C’est, en fait, la création des 
		conditions de confort sans recours à la technologie. Il est à espérer 
		que les aménageurs redécouvrent au plus vite la richesse et le 
		bien-fondé de l’héritage architectural des pays chauds et secs. En 
		effet, la maison urbaine à patio s’est vue délaissée et critiquée. Son 
		abandon s’est fait au profit de modèles réputés plus urbains, mieux 
		ancrés dans une tradition occidentale. Si cet article tend à réhabiliter 
		quelque peu la maison à patio, c’est parce que l’on est convaincu que, 
		par ses qualités intrinsèques d’adaptation au climat désertique, elle 
		mériterait des applications plus étendues, en tant qu’habitat individuel 
		dense et groupé, indépendant de l’héliocentrisme. Il faut remettre 
		l’architecture climatique au cœur des débats actuels pour le 
		développement durable.
 
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 1 L’angle d’incidence est celui que forment un flux électromagnétique 
		direct (ici, le rayonnement solaire) et une surface de réception 
		quelconque (ici, un pare-soleil). La loi de Lambert enseigne que 
		l’intensité calorifique par unité de surface varie proportionnellement 
		au sinus de l’angle d’incidence des rayons solaires : il en résulte que, 
		sous un angle de 30 degrés, l’intensité calorique est réduite d’environ 
		moitié par rapport à des rayons verticaux.
 
 2 L’inertie thermique (ou masse thermique) est la capacité physique d’un 
		matériau à stocker de l’énergie. Plus l’inertie est élevée, plus le 
		matériau restitue des quantités importantes de chaleur (ou de 
		fraîcheur), en décalage par rapport aux variations thermiques 
		extérieures (puisque le matériau met plus de temps que l’air à se 
		réchauffer ou à se refroidir). En général, plus un matériau est lourd et 
		plus il a d’inertie. Celle-ci est utilisée en construction pour atténuer 
		les variations de la température extérieure, pour accumuler le jour la 
		chaleur qui sera restituée la nuit et, en définitive, pour assurer une 
		ambiance climatique intérieure aussi confortable que possible.
 
 3 Un mur de faible épaisseur garantirait une certaine fraîcheur dans la 
		matinée, mais créerait une fournaise l’après-midi car il se serait 
		saturé de chaleur en une demi-journée, alors qu’un mur plus épais 
		réalise un déphasage plus long. Il ne s’agit toutefois que d’un 
		déphasage : l’échauffement n’est pas bloqué, mais seulement ralenti. 
		Pour diminuer la quantité de chaleur captée par le mur, celui-ci est 
		laissé blanc, teinte naturelle de l’enduit de chaux qui le protège. 
		Ainsi revêtu, il réfléchit l’essentiel du rayonnement reçu et n’en 
		absorbe qu’une petite part.
 
 4 Le sabat est un espace couvert mais ouvert latéralement sur le patio, 
		une sorte d’espace-tampon entre la cour et les pièces d’habitation. Dans 
		le Souf, il en existe même deux : l’un orienté au nord et utilisé en 
		été, l’autre orienté au sud et utilisé en hiver (Mazouz, 2005a).
 
 5 L’iwan, originaire de Perse, typique du Proche-Orient, est un élément 
		architectural qui consiste en un vaste porche voûté, ouvert d’un côté 
		sur le patio par un grand arc. Orientés au nord, les iwans restent toute 
		la journée à l’ombre.
 
 6 La déperdition de chaleur peut se faire par émission d’un rayonnement 
		infrarouge (radiation), par propagation de molécule à molécule, par 
		exemple dans l’épaisseur d’un mur (conduction), par transfert de 
		calories au profit de l’air en contact avec la surface des parois 
		(convection) ou par transformation de l’eau en vapeur (évaporation), 
		chaque gramme d’eau qui s’évapore utilisant environ 0,5 calorie.
 
 7 Le kush du Yémen remplit sensiblement les mêmes fonctions.
 
 8 Izard et Guyot (1979) définissent le bioclimatisme comme la « science 
		tendant à faire remplir par l’architecture elle-même la fonction de 
		satisfaction des exigences thermiques minimales de l’occupant, de 
		préférence au recours à l’ingénierie climatique ».
   
        
        ++++++++++++++++++++++++++
        
         Logement
        individuel Habiter demain dans des modules d'architecte choisis sur
        catalogue ? par Julien Brengues   Habiter demain dans des
        modules d'architecte choisis sur catalogue ? Quelles sont les évolutions
        plausibles et prévisibles pour la maison individuelle ? Julien
        Brengues, jeune architecte de l'Hérault, avait choisi pour son diplôme
        un sujet casse-cou : maison individuelle et densité. Ses réponses –
        habitat modulaire, industrialisation, notamment, sont également
        risquées. D'où leur intérêt. Comment construira-t-on demain ?
        Mutation des modes de vie, nouveaux usages de l’habitation, évolution
        des pièces de vie, nouvelles techniques de construction et
        développement durable sont autant d’évolutions déjà observées, et
        qui devraient profondément transformer le secteur du bâtiment. Or, on
        constate une réelle inertie de celui-ci malgré des recherches
        incessantes par des organismes tels que PUCA ou Europan sur les nouveaux
        modes d’habiter et de produire la maison, et sa production ne cesse de
        stagner. Cette immobilité commence
        même à être assez dérangeante, surtout si l’on observe le
        décalage entre les modes de vie de notre société en éternelle
        mutation et les lieux de vie de la population.   REPENSER LA MAISON Concevoir un projet de maison
        adapté à un moment donné, mais surtout pouvant évoluer et se
        modifier avec la famille est primordial. La maison d’aujourd’hui et
        de demain doit pouvoir s’ajuster aux différentes étapes de la vie
        familiale. Elle est donc un espace destiné à croître, se modifier et
        doit également posséder un fort potentiel d’appropriation et de
        maîtrise des espaces. Très en vogue dans beaucoup de pays tels que les
        Etats-Unis, le Canada ou la Suisse et l’Allemagne, le logement
        préfabriqué et modulaire fonctionne particulièrement bien. De
        nombreux exemples existent et leur utilisation se banalise. La mise en
        place de sites Internet et de catalogues permet une grande diffusion et
        une construction facilitée de ces modules. Le grand inconvénient de
        ces typologies est l’idée d’espaces figés et très restreints
        provoqués par ces volumes d’habitation .Le concept de modules
        servirait alors de volumes intégrant soit les espaces de communs
        (cuisine, WC, salle de bain, dressing…), rangements (garage, atelier,
        buanderie…), les espaces privés (chambres, dressing, salle de bain,
        bureaux personnels…), les espaces de travail (bureau professionnels,
        atelier…) ou les espaces de loisirs (salle multimédia, home cinéma…).
        Les lieux de vie seraient alors les espaces interstitiels entre les
        modules. Ces nouveaux lieux ont une relation privilégiée avec l’extérieur
        car ils se trouvent être eux-mêmes en dehors des modules. La conception
        d’un catalogue comprenant des volumes pensés pour une situation
        donnée (module nuit, enfants, bureau, service, voiture) et d’un
        système constructif les accueillant est une solution alternative et
        possible. Celui-ci permettrait de choisir, changer et ajouter de
        nouveaux espaces tout au long de la vie du bâtiment.   A LA RECHERCHE DE DENSITE La seule alternative à l’étalement
        urbain est sans aucun doute la densité. Mais cette densité a plusieurs
        facettes, du logement collectif à la maison en bande. Or, aujourd’hui,
        nous savons que le tout collectif n’est pas envisageable, de part l’envie
        des futurs acquéreurs mais aussi par les problèmes générés par les
        grands ensembles. A ce jour, nous sommes à la recherche de densité
        mais les règlementations urbaines mises en place bloquent énormément
        la densification du logement individuel. En effet, le fait de pouvoir
        développer en limite de parcelle permettrait des espaces de type patio
        au cœur même des espaces bâtis. De plus, les constructions basses ne
        dérangent en aucun point le voisinage, bien au contraire, elles
        permettent de créer des espaces tampons entre elles. Comment convaincre
        les futurs acquéreurs du bien fondé de la densification malgré un
        terrain plus petit et un logement plus proche voire accolé au
        constructions voisines ?Si l’on observe le fonctionnement d’une
        parcelle de maison individuelle, on peut voir que l’utilisation de
        celle-ci n’est pas complète. En effet, que se soit le fond ou les
        côtés du terrain, ils sont peu, voire pas du tout, exploités, donc
        inutiles et consommateurs d’espace. Proposer une habitation utilisant
        chaque mètre carré du terrain, jusqu’à dire que l’on habite
        totalement la parcelle peut être un atout important. Cela voudrait donc
        dire que la maison et son terrain ne font qu’un, que le séjour et le
        jardin ne forme qu’une seule et unique pièce à vivre…Cette
        typologie de lotissements denses situés en zone urbaine couvre environ
        le tiers, voire la moitié, de la ville compacte. Celle-ci se perdra
        avec les nouveaux moyens de transports et de télécommunications qui
        offriront la possibilité d’acheter plus loin, plus grand et moins
        cher. Cette manière d’habiter en profondeur de la parcelle et cette
        nouvelle typologie de modules permet de proposer une même orientation
        à tous les logements et de créer un sens de circulation de l’espace
        public à l’espace privé. Plus on s’enfonce dans la parcelle, plus
        l’intimité se fait ressentir. La disposition des modules de
        rangements (garage...) et de services en continuité sur la rue permet
        de procurer une sensation de protection, alors que les modules chambres
        se retrouvent dans un espace intime en fond de parcelle.   CONSTRUIRE DIFFEREMMENT On peut facilement s’apercevoir
        que l’homme a réussi à industrialiser pratiquement tous les produits
        et objets dont il avait besoin. Aujourd’hui, il lui manque seulement
        le logement. L’industrialisation du
        logement permettrait sans doute, de faire baisser les coûts de
        construction d’une habitation mais aussi de réduire les temps de
        production de ce secteur. De plus, cela peut également
        offrir une meilleure gestion à long terme du parc immobilier, en
        travaillant sur des bâtiments entièrement modulables, voire
        démontables et réutilisables, ou encore recyclables.   L’ECOLOGIE ET LE
        DEVELOPPEMENT DURABLE INCONTOURNABLES Ce projet a pour obligation
        de se confronter aux questions de développement durable et d’écologie.
        Cela suppose des réflexions à deux échelles, une première sur le
        thème urbain et une seconde sur le bâtiment même. La notion de ville
        durable gravite aujourd’hui autour des idées de densité. En
        revanche, une forte densité engendre localement une congestion et une
        concentration de pollution atmosphérique, une minéralisation accrue du
        sol et une augmentation de température, voire une saturation de l’espace
        bâti qui peut réduire ses capacités d’évolution. La densité forte
        apporte donc des bénéfices à un niveau global mais crée des
        contraintes locales importantes.   Ce paradoxe nous invite à
        nous interroger sur les moyens d’atteindre la compacité souhaitée et
        sur la forme à lui donner. Fixer une densité élevée revient à n’offrir
        la possibilité de construire qu’à ceux qui ont des moyens financiers
        élevés, ce qui est contraire aux principes d’équité et de
        dynamisme économique. Le second thème doit s’appliquer à la
        construction en tant que telle. Toutes les questions sur les énergies
        passives et actives, les matériaux écologiques, l’impact sur le site
        ou l’utilisation de modules préfabriqués doivent être relevées. L’avantage
        incontestable de la préfabrication est le plus faible impact généré
        sur le site mais aussi l’optimisation en temps, qualité et finition
        de l’objet final. Les modules préfabriqués et autostables permettent
        de faire évoluer l’habitat sans pour autant produire de gros travaux,
        et de réutiliser les modules changés soit en les revendant, soit en
        les recyclant. Ceux-ci s’apparenteraient presque au même système de
        recyclage des automobiles, des frigos ou des téléviseurs. Des boîtes
        parfaitement isolées, additionnées à des éléments préfabriqués
        recherchant soit de l’inertie, soit une grande isolation permettraient
        de créer des espaces agréables et économes en énergie.   CONCLUSION L’enjeu de ce travail reste
        très vaste car le secteur du bâtiment en général, et de la maison
        individuelle en particulier, génèrent beaucoup de questions aujourd’hui.
        Les nouveaux usages de la maison, l’évolution des pièces de vie, les
        mutations des modes de vie, les nouvelles technologies… n’ont de
        cesse de se confronter à un système relativement figé. En effet, les
        règlementations du marché de la construction ont tendance à bloquer
        toute évolution possible de la maison, ce qui induit une grande inertie
        dans le domaine de l’habitation individuelle. Une grande réflexion
        commune reste donc à mener, dans laquelle ces contraintes doivent être
        gommées ou modifiées afin de tester de nouvelles solutions. Si nous n’évoluons
        pas aujourd’hui, un énorme fossé va se creuser entre notre manière
        de vivre et notre lieu de vie. Ce travail de fin d’études avait pour
        but de relever ces questions, d’en faire une synthèse et de produire
        une ébauche de réponse plausible.   
			
			
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