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Projet Novalis - Montréal

pour une communauté d’artistes et de libres penseurs

 

... par Frédéric L. MIR ... son rêve éveillé

 

La recherche du plaisir, de la liberté et de la réalisation de l’individualité, sont les uniques mobiles de la race humaine susceptibles d’acquisition, dans notre société, à travers l’œuvre créatrice.

 

Lettre ouverte #1 ~ avril 2000 ~

... SVP, faites circuler ...

 

Ça fait bien deux ou trois ans déjà que le projet Novalis, communauté encore hypothétique d’artistes et de «libres penseurs ».  Cette page décrit un projet passablement ambitieux : une communauté urbaine d’environ 50 personnes vivant ou oeuvrant dans un même lieu, véritable complexe de chambres, d’ateliers, de salles communes, avec une cafétéria, une fontaine d’eau dans le hall d’entrée, etc. Aujourd’hui, bien que cette vision grandiose demeure dans mon collimateur, ainsi peut-être que dans celui des 30 quelques personnes qui m’ont manifesté leur intérêt par e-mail ou dans des conversations sporadiques et exaltées, je préfère lancer le projet de façon plus modeste. Car je lance bel et bien le projet Novalis, après un long silence durant lequel le projet, rondement réalisé dans mes rêves et carrément au-dessus de mes forces dans la réalité qui fut mienne, m’a peu à peu, en même temps que je me guérissais de mon irréalisme, révélé ses conditions de possibilité, sa quadrature germinale très complètement désutopisée. Du moins je l’espère. Ce lancement officiel coïncide avec la première parution du projet dans le répertoire de la FIC (la Federation of Intentional Communities, www.ic.org/) -- heureux hasard, car je suis prêt maintenant à relever le défi posé par mes rêves ...ET leurs conséquences.

 

Un projet plus modeste, donc. Il me semble aujourd’hui qu’une colocation (ou plusieurs) à 12, 10 ou même jusqu’à 3 ou 2 personnes est tout à fait suffisante pour commencer. Mais on ne sait jamais... peut-être le fameux complexe décrit précédemment n’est-il pas si irréalisable à court terme. Cela dépend de la réponse que cet appel recevra. Mon objectif, pour l’été 2000, est (1) de trouver au moins un ou une coloc, mais idéalement davantage, avec qui louer un appartement ou une maison où seront aménagées au moins une des pièces communes que je décrirai ci-après et (2) de rassembler au moins une équipe désireuse d’oeuvrer à un des projets que je décrirai également ci-après. Dans une approche modulaire, des pièces communes pourraient aussi être aménagées à l’intérieur d’autres maisons ou appartements... L’idée, c’est de donner aux équipes, activités, projets et ateliers des espaces de réalisation en même temps que de favoriser les contacts et les échanges humains (ou sur-humains, qui sait...).

 

Afin de trouver ces personnes avec qui synergiquement m’associer, tout en donnant l’occasion à d’autres personnes intéressées par des projets similaires de s’associer entre elles, je propose une première rencontre, samedi le 15 avril à 11h (AM) au sous-sol du Commensal -- 1720 Saint-Denis, à Montréal, en invitant chacun-chacune à venir y décrire clairement (ou confusément, selon les goûts) ses visions (ou ses vélléités) de colocation, d’ateliers, de projets, de modules, de modes de vie, bref de modulus vivendi. C’est alors que nous verrons si des pièces du puzzle s’imbriquent les unes dans les autres et si les spores bien étalés sur la table, dans un souci de transparence, sont susceptibles de tisser entre eux des réseaux fructueux. Je vous invite, vous instille, que dis-je, vous exhorte à bien, à très bien penser aux structures, tant architecturales que relationnelles, à l’intérieur desquelles nos libertés pourront se déployer sans (trop) se heurter. Il s’agit, à mon avis, et c’est ce que je sous-entendais par le critère de « non-jalousie » dans la description du Novalis envoyée à la FIC (voir annexe ci-bas), d’atteindre à un respect des libertés respectueuses des libertés respectueuses... Etc. Sous les pavés des possessions exclusives, les plages d’espaces-temps associatifs et de projets collectifs. Ouais !...

 

Si, donc, nous démarrons un Novalis modulaire, battant différents pavillons, où s’en arrêteront les frontières -- qu’est-ce qui sera du Novalis, qu’est-ce qui n’en sera pas ? Je suggère que le nom Novalis soit réservé non pas à un endroit, mais à une entité, disons un *institut*, occupant fluidement plusieurs espaces-temps (donc un Novalis aux frontières fractales et sporadiques) -- un institut, donc, (très, très sérieux, soulignons-le) de recherche et développement en idéalisme magique (oui-oui, c’est bien cela), dont la charte reste à définir. Je ne veux pas penser cet institut tout seul dans ses moindres détails. Enfin, dans ses moindres détails, oui, mais pas tout seul. Invitation est ainsi lancée, comme ça, avec désinvolture (une désinvolture impliquée), de créer la chose. On me demandera peut-être, et je l’attendais impatiemment : « mais qu’est-ce donc que l’idéalisme magique ? » Tel que je le conçois, c’est tout smiplement (smic) un idéalisme qui marche, qui est effectif, qui soit (sans épate, mais quand même) l’outil convivial, quoi, et c’est entre autre en cela qu’il est magique. Je m’arrête là, de peur de gâcher l’effet... ?

 

Mes pièces du puzzle :

  • à l’entrée du pavillon que je me vois habiter et entretenir (et non pas battre, il y a toujours bien des limites !), il y a un petit dévestibule où accrocher son manteau, enlever ses bottes, cirer ses moustaches, mirer sa tronche, etc.

  • flanquant ce mignon dévestibule, un mignon cocron, séparé d’icelui par une tout ce qu’il y a de plus banale porte-guichet-vitrée-à-verrou. Dans ce mignon cocron, qu’enjolive quelques plantes (vertes, comme il se doit), un petit secrétariat, fait d’une confortable chaise pivotante (ou deux), un téléphone, des tiroirs, des tablettes, des crayons, et tout l’tralala, mais surtout : un ordi (j’en ai deux, j’en cède volontiers un à la commune). Cet ordi est bien entendu conn*nn,nn#nn’necté à l’hypernet et fonde à lui seul (ou peu s’en faut) le tout premier ILOT de l’ARCHIPEL (voir description ci-bas). Un ILOT est un Info-centre Local d’Opérations de Télécommunication d’où l’on peut accéder à l’interminable réseau. Un ILOT est entretenu par un, une ou des co-pilotes de l’ARCHIPEL, personnes-ressources capables d’aider les externautes à créer leurs pages ouais!-be, faire des recherches avancées par mots-clefs sophistiqués et s’ouvrir un compte y-mêle. Cet ILOT, doux bivouac des secrétaires de passage, seule pièce commune à laquelle je tiens mor-di-cus, servira à tout un tas de trucs, autant à l’interne que pour la communauté envoisinnante. Entre autres, il pourra être le siège et le poste de contrôle d’un petit système d’échange très local. On pourra, en un tour de manivelle, s’y renseigner sur tout ce que l’envoisinnage demande et a à offrir à chaque moment. Vous ne savez pas ce qu’est un système d’échange local ?

  • après s’être bien dévestibulés, les visiteurs tomberont sur un couloir-galerie-d’art (un corrid’art) où s’ouvre d’emblée un accueillant salon-bibliothèque-bar-à-jus. Que dire de ce salon, sinon qu’il sera chouette et cosy ? Ah oui, il pourrait bien s’accomoder d’un piano droit et d’une horloge grand-père.

  • plus loin, outre quelque continuum de chambres/ateliers/wc, la cuisine-salle-à-manger, avec une grande table et un comptoir en îlot (réservé aux Opérations Culinaires, celui-là), surplombé de toute une panoplie d’ustensiles autant utiles que rutilants. Une ouverture pourrait communiquer avec le salon ou se taire, c’est selon, servant de casse-croûte à l’occasoù. Un détail au sujet de la cuisine : le compostage se ferait sur le balcon attenant, et non pas dans l’évier. Un autre « détail » : y mangerait-on de l’aviande qu’on s’en mordrait les doigts. Because in « meat » there is a « me ».

  • au fond du corrid’art, un tortiscalier (d’art itou) donnant sur un atelier collectif ...d’art, ciboire ! Cet « artelier » contient des chevalets, tout l’matériel, quelques tabourets, un ou plusieurs gros bean-bags, un petit système de son, d’la musique, pis c’est toutt. C’est ben assez. C’t’en masse. C’t’au boutttt ! Ça peut servir aussi de deuxième salon, de salle de réception/partés, de salle de vernissage (ni fou, s’il y a des smart drinks :), ainsi que d’atelier de bricolage et d’autres bricoles.

  • pis là, y’a ma chambre, pis s’qu’y’a d’dans, ça vous r’garde pas, ok ? Un détail, pourtant : j’aimerais bien qu’elle donne sur un balcon avec un beau clair de lune et que ce balcon soit relié au sol par un escalier de secours, pour que je puisse aller et venir sans que tout l’Novalis soit au courant.

  • à côté de ma chambrette, une pièce bien éclairée où poussent moult plantes médicinales ou comestibles (de l’herbe de blé, entre autres), dont je me ferais de bonne grâce le bienheureux jardinier attitré, si tant est qu’il en faille un. Cette pièce, ouverte durant le jour, serait fermée durant la nuit, période pendant laquelle les végétaux, plutôt que d’exhaler un salutair’ oxygène, crachent leur C-Odieux par les fenêtres. Ce véritable poumon communautaire sert aussi de salle de relaxation, méditation, lecture, etc. Bien entendu, il est judicieusement parsemé de coussins aussi confortables que multicolores.

  • puis, au-delà d’un autre bout du continuum communautaire (le communuum ?), un cogitarium coco-lectif, à savoir : une pièce contenant un tableau noir, une grande table entourée de chaises, une bibliothèque d’ouvrages de référence et au moins un ordi (relié en réseau au secrétariat). Ici, c’est sérieux, on travaille ? !

  •  

Voilà, en une brève visite, l’essentiel de mon rêve éveillé.

Ne me dites pas que je rêve... je le sais ! S’agit-il donc d’un rêve lucide ?

 

Quelques (autres) projets collectifs de Frédéric L. MIR :

  • L’intercode ARCHIPEL: le proto-langage que j’ai « contrapté » jusqu’à maintenant est bien fruste et bien « straight » en regard de ce que la collectivité humaine saura (saura pas ?) (enfin, on ne se saura pas seul) inventer. L’intercode ARCHIPEL est encore un prototype, un essai, un geist larvaire, mais déjà il présente un aspect pratique indéniable. Il faut sans conteste tout reprendre, notamment donner un nouveau visage au « projet ARCHIPEL », et en particulier, isoler chacun des mots, les placer en rapport avec leurs assomptions méta-lexicales, leurs synonymes, les commentaires qui s’y rapportent, leurs liens idématiques, etc. Projet de publication. Co-équipiÈrEs, bienvenuEs !

  • l’idématique : science qui serait aux idées ce que l'informatique est à l'information. J'ai déjà développé quelques axiomes de cette science ainsi qu'un début d'interface sur Access

  • Nouvelle Anglia : communauté sur un lac avec, idéalement, tout un village autour et des îles flottantes triangulaires qui dansent au milieu. Différents domaines de l'esprit et de la nature seraient explorés sur les berges et, sur l'eau, les îles seraient l'occasion, entre autres, de faire se rencontrer les projets. Mais elles serviraient surtout au jardinage et à l'énergisation de l'ensemble: sur le lac, pas d'arbres, donc pas d'ombre, donc plus de soleil! Énergie solaire et végétale! L'eau ne manquerait pas pour arroser les plantes... Pas d'arbres, donc plus de vent, donc plus d'énergie éolienne, sans compter l'énergie des vagues... Et puis, au fond du lac, l'eau est toujours à 4 degrés C, donc frigo naturel... Et l'hiver? Eh bien l'hiver, on ramène les îles sur terre, dans une clairière et on monte un chapiteau habitable où chaque hexagone formé de 6 îles (surmontées de trépieds qui en font des tétrahèdres) peut recevoir une plateforme commune... le tout recouvert par une toile qui garde la chaleur, avec des pans en plastique transparent là où (et quand) le soleil tape. Les îles peuvent aussi faire des petites maisons très convenables, surmontées par un dôme géodésique léger qui renforce la structure ou par des tentes tétrahédriques suspendues aux trépieds (disons... 5 tentes par île, en comptant la plateforme aménagée juste sous le sommet de chaque trépied). Le plus merveilleux dans tout ça? C'est que ça monte avec les innondations!

  • L’autobus de poésie : Ce projet est né d'un besoin d'indépendance, d'art et de communauté. Voici le concept: on achète un ancien autobus scolaire qui aura pour mission de parcourir un circuit reliant plusieurs commerces, boîtes ou communes. Les frais seront payés par le montant que nous verseront ces commerces, boîtes ou communes en échange de ce que notre autobus s'arrête devant leur porte. Le Vaisseau d'Art #1 pourra ainsi, par exemple, commencer sa journée en faisant des transports gratuits (i.e. déjà payés) de gens et de produits d'une place à l'autre, puis, vers midi, il pourra patrouiller le Plateau et les rues tranquilles d'Outremont, avant de monter à l'assaut du Mont-Royal, où il s'arrêtera, le temps d'un pic-nic. Après quoi, il pourra redescendre et faire la tournée des restaurants, boîtes, cafés, etc. Une petite bibliothèque, quelques instruments de musiques et des jeux de société assureront une bonne ambiance à l'intérieur du véhicule. Le soir venu, on y projettera un film pour pas cher, près d'un parc de cartier.

  • L’interfa·so : sofa-interface d'exploration multi-sensorielle.

  • L’institut des questions sans réponse : description à venir.

  • La machine à voyager dans le subjonctif : celle-là, il faut absolument qu’on la fasse !

Mais qui donc est Frédéric L. MIR ?

Idéaliste par vocation, mais encore au seuil de quelque véritable réalisation. J’aime innover, créer, « tripper ». Mes domaines de prédilection sont l’écriture, les romans, l’idéalistique*, le rêve poétique, les arts visuels. J’ai réussi des morceaux, des « fragments », des esquisses, peut-être bien la substance d’idées germinales (« small is beautiful »). Maintenant que j’ai eu tout le temps de méditer je sais bien qu’il n’y a rien comme la pratique.

Me voilà aujourd’hui, à trente ans, artiste inaccompli, penseur éparpillé (free tinkerer), écrivain hyperflemmard, génie sporadique, etc. Mon verdict médical ? Je me prescris un mode de vie plus convivial, la fréquentation, voir même la proximité, de groupes oeuvrant collectivement et de concert, toujours dans le plus grand consensus possible, cela impliquant bien entendu une grande souplesse et de bons réflexes. Donc, de l’exercice, de la pratique, et même hop ! un petit effort de temps en temps.

 

* Idéalistique : science appliquée (d’où le « tique ») consistant, d’une part à commencer des projets par leurs aspects prédilectionnels et aussi (c’est l’autre part) à commencer beaucoup de phrases par « idéalement » ou quelque équivalent joliment sophistiqué.

 

Conclusion

En espérant que cette lettre soit instigatrice d’une aventure transformante et roquembolesque, fondatrice d’un bourdonnant nuage de communautés multicolores et d’autres projets aussi fertiles en associations tripantes qu’ajustés dynamiquement, aux goûts souples et consensuels de la constellation des êtres qui y participeront

 

Frédéric L. MIR

Avril 2000

Pour vous abonner à l’envoi des lettres ou de messages vous informant qu’une lettre a été ajoutée à l’archive, ou pour faire parvenir une lettre ouverte aux abonnéEs des Lettres ouvertes du projet Novalis, SVP, écrivez au comité des Lettres ouvertes, lesquelles sont présentement dispatchées par moi : flemire (at) cam.org.  

 

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